psukhe

PSUKHÉ (âme) [grec]

subs. fém.

Chez Homère la psukhé (de psukhô : souffler) est la force vitale qui s’exhale au moment de la mort, le fantôme léger qui va séjourner dans l’Hadès. Le stoïcisme (avec sa conception pneumatique) et l’épicurisme conserveront cette notion d’une psukhé faite d’une matière plus ténue. Pourtant l’idée d’une autonomie de la psukhé, l’âme, et de sa supériorité sur le sôma commence avec Pythagore et la psukhé, siège des pensées, émotions et désirs, finit avec Socrate par s’identifier à l’individu dont elle est la partie immatérielle et indissoluble. L’examen opéré par Aristote au chap. I du De Anima met en lumière la double fonction conférée à la psukhé par toutes les théories antérieures : mouvoir, sentir. A l’affirmation platonicienne d’une psukhé automotrice, éternelle et séparée, Aristote oppose celle d’une âme entéléchie du corps et immortelle par sa seule faculté noétique. Le néo-platonisme accentuera le caractère médiateur de la psukhé, capable de se tourner aussi bien vers l’intellect dont elle procède que vers le monde sensible qu’elle aime et gouverne. (M. Dixsaut.) [NP]