intellectuelles

— Pourtant, c’est nous qui sentons. Comment est-ce possible ? — C’est que nous ne sommes point séparés de l’animal ainsi constitué, non plus que d’autres éléments plus précieux qui entrent en la substance totale de l’homme, qui est faite d’éléments nombreux. Quant à la puissance sensitive de l’âme, elle doit percevoir non pas les choses sensibles, mais les empreintes qui se produisent dans l’animal à la suite de la sensation ; et ces empreintes sont intelligibles. La sensation externe n’est que le reflet de cette sensation propre à l’âme ; celle-ci est plus vraie et plus réelle que celle-là ; et elle est une contemplation impassible des formes. De ces formes naissent les actes, dont l’âme reçoit le pouvoir directeur qu’elle a, seule, sur l’animal, à savoir la réflexion, l’opinion et les notions INTELLECTUELLES. C’est là surtout que nous sommes nous-mêmes ; sans doute, tout ce qui a lieu auparavant est à nous ; mais, ce qui a lieu à partir de ce point, constitue ce nous, qui d’en haut dirige l’animal. ENNÉADES – Bréhier: I, 1 (53) – Qu’est-ce que l’animal ? Qu’est-ce que l’homme ? 7

Autre est l’homme véritable et pur de toute bestialité ; il possède des vertus INTELLECTUELLES, qui résident dans l’âme même qui se sépare du corps ; en notre séjour même, elle peut s’en séparer ; car lorsqu’elle abandonne tout à fait le corps, la vie du corps, qui vient de son illumination par l’âme, s’en va avec l’âme et la suit. Les vertus non INTELLECTUELLES, qui viennent de l’habitude et de l’exercice, appartiennent au composé ; les vices aussi, ainsi que l’envie, la jalousie et la pitié. Et l’amitié ? Il est une amitié que ressent le composé, et une autre qui est celle de l’homme intérieur. ENNÉADES – Bréhier: I, 1 (53) – Qu’est-ce que l’animal ? Qu’est-ce que l’homme ? 10