Igal
22 Pero supongamos que el concepto de alteración coincide con el de movimiento por ser la alteridad una consecuencia del movimiento. Según eso, ¿cómo hay que definir el movimiento? Valga, a modo de esbozo, que el movimiento es el paso de lo que está en aquello de lo que se dice estar en potencia. Porque como una cosa está en potencia o porque puede alcanzar una forma, por ejemplo una estatua en potencia, o porque puede pasar a acto, por ejemplo el que es capaz de andar, cuando aquella pasa a ser estatua, este paso es movimiento, y cuando éste está andando, el andar mismo es movimiento; y lo mismo la danza, en el que es capaz de danzar, cuando está danzando. En el primer caso, al movimiento hacia ser estatua se le sigue una forma nueva producida por el movimiento. En el segundo caso, como es una forma simple de potencia, la danza no deja nada tras de sí una vez cesado el movimiento. En consecuencia, no sería absurdo decir que el movimiento es una forma despierta en contraste con las otras formas, las inertes, en cuanto éstas están paradas y aquella no, y causante de las demás formas, cuando alguna de éstas surge en seguimiento de aquél. Pero si alguno dice que ese movimiento de que ahora se trata es además vida de los cuerpos, hay que decir que al menos ese movimiento no tiene en común más que el nombre con los movimientos de la inteligencia y del alma. Una prueba no menos fehaciente de que el movimiento es género, puede basarse en la dificultad y aun imposibilidad de definirlo.
—Pero cuando el movimiento deriva en empeoramiento o es completamente pasivo, ¿cómo puede ser forma?
—Es como cuando el calentamiento proveniente del sol da incremento a unas cosas y lleva a otras a lo contrario: el movimiento es común y el mismo en ambas clases de cosas, pero la diferencia aparente le viene de los sujetos.
—Entonces, el proceso de sanar ¿es el mismo que el de enfermar?
—Efectivamente, en cuanto movimiento es el mismo. Pero ¿en que se diferenciará? ¿Por los sujetos o por otra cosa? Mas esto lo trataremos más adelante, cuando estudiemos la alteración. Ahora hay que investigar qué hay de idéntico en todo movimiento, porque por eso será género; si no, se predicaría en múltiples sentidos y estaría en la misma situación que el ser. Ello contribuirá además a resolver la dificultad de que tal vez cuantos movimientos son conducentes a un resultado conforme con la naturaleza o actúan en seres conformes con la naturaleza, debe, sí, tener rango de formas, como hemos dicho, pero que los que conducen a resultados disconformes con la naturaleza deben ser calificados por analogía con los resultados a que conducen.
Pero ¿qué hay de común en la alteración, en el crecimiento, en la generación, en los contrarios de éstos y en el cambio de lugar, en cuanto todos éstos son movimientos?. Lo común consiste en que cada cosa deja de estar en el mismo estado en que estaba antes y no se queda quieta ni en reposo completo, sino que, mientras dura el movimiento, está siempre en camino hacia otra cosa, y la alteridad consiste en la no permanencia en la identidad: el movimiento perece cuando deja de ser otra cosa. Y por eso la alteridad no consiste en haber pasado a ser otra cosa y quedarse en ella, sino que es alteridad sin fin. De ahí que también el tiempo sea siempre distinto, porque es producto del movimiento. Es, en efecto, movimiento impermanente medido, y por eso corre con él, como quien viaja sobre el movimiento en marcha. Y esto es lo común a todo movimiento: el ser un avance y un encaminamiento desde la potencialidad y lo potencial hasta la actualidad. Porque todo lo que se mueve con cualquier clase de movimiento entra en movimiento porque, previamente, es capaz de hacer o sufrir tal cosa determinada.
Bouillet
XXII. Admettons que l’altération soit la même chose que le mouvement, en tant que le résultat du mouvement est de rendre une chose autre qu’elle n’était. Qu’est donc le mouvement? Le mouvement est, pour exprimer ma pensée par une expression figurée, le passage de la puissance à l’acte de ce dont elle est la puissance (ἡ ἐκ δυνάμεως ὁδὸς εἰς ἐκεῖνο ὃ λέγεται δύνασθαι (99]].
Supposons en effet qu’une chose qui était d’abord en puissance arrive à prendre une forme, comme ce qui était en puissance une statue, ou passe à l’acte, comme la marche (100) : dans le cas où l’airain passe à l’état de statue, ce passage est un mouvement; dans le cas delà marche, la marche même est un mouvement, comme la danse chez celui qui en est capable. Dans le mouvement de la première espèce, où l’airain passe à l’état de statue, il y a production d’une autre forme qui est réalisée par le mouvement (101). Le mouvement de la seconde espèce, la danse, est une simple forme de la puissance, et ne laisse rien qui subsiste après lui quand il a cessé (102).
On serait donc fondé à nommer le mouvement une forme active (εἶδος ἐγρηγορός) (103) par opposition aux autres formes qui restent dans l’inaction, qu’elles soient ou non permanentes, en ajoutant qu’il est cause des autres formes, quand il a pour conséquence la production de quelque chose.
On pourrait dire aussi que ce mouvement dont nous parlons est la vie des corps ; je dis ce mouvement, parce qu’il porte le même nom que les mouvements de l’intelligence et ceux de l’âme.
Ce qui prouve encore que le mouvement est un genre, c’est qu’il est fort difficile, pour ne pas dire impossible, de l’embrasser par une définition. — Mais comment est-il une forme lorsqu’il aboutit à ce qui est pire ou qu’il est tout à fait passif? — On peut le comparer alors à réchauffement produit par les rayons du soleil, échauffement qui fait croître certaines choses et qui produit sur d’autres un effet contraire : dans ces deux cas, le mouvement a quelque chose de commun et est identique en tant que mouvement; c’est aux substances [dans lesquelles il se produit] qu’il doit sa différence apparente. — Le fait de devenir malade et la convalescence sont-ils donc identiques ? — Oui, en tant que mouvements. — Diffèrent-ils par les sujets dans lesquels ils sont ou par quelque autre chose ? — Nous examinerons cette question plus loin, quand nous traiterons de l’altération. Voyons maintenant ce qu’il y a de commun dans tous les mouvements : par là, nous prouverons que le mouvement est un genre.
D’abord, le mouvement se dit dans plusieurs sens, de même que l’être considéré comme genre. Ensuite, tous les mouvements par lesquels une chose arrive à un état naturel ou produit une action conforme à sa nature constituent autant d’espèces, comme nous l’avons déjà dit. Quant aux mouvements par lesquels une chose arrive à un état contraire à sa nature, il faut les regarder comme analogues à ce à quoi ils conduisent. — Mais qu’y a-t-il de commun dans l’altération, l’accroissement, la génération et leurs contraires? Qu’y a-t-il enfin de commun entre ces mouvements et le déplacement dans le lieu, quand on considère ces quatre mouvements, en tant que mouvements (104)? — Ce qu’il y a de commun, c’est que la chose mue n’est plus, après le mouvement, dans l’état où elle était auparavant, qu’elle ne reste pas tranquille et ne se repose pas tant que le mouvement dure, mais qu’elle passe sans cesse à un autre état, s’altère et ne reste point ce qu’elle était : car le mouvement serait vain s’il ne rendait pas une chose autre qu’elle n’était. Aussi l’altérité (ἑτερότης) ne consiste-t-elle pas pour une chose à devenir autre qu’elle n’était, puis à persister dans cet autre état, mais à être sans cesse autre qu’elle n’était. Ainsi, le temps est toujours autre qu’il n’était, parce qu’il est produit par le mouvement : car il est le mouvement mesuré dans sa marche et non dans son point d’arrêt ; il le suit entraîné dans son cours. Enfin, un caractère commun à toutes les espèces de mouvement, c’est d’être la marche par laquelle la puissance et le possible passent à l’acte : car tout objet en mouvement, quelle que soit la nature de ce mouvement, n’arrive à être en mouvement que parce qu’il possédait auparavant la puissance de produire une action ou d’éprouver une passion de telle ou telle nature.
Guthrie
DEFINITION OF ALTERATION.
22. Granting that alteration is the same thing as movement, so far as the result of movement is to render something other than it was, (we still have to ask) what then is movement? To indulge in a figurative expression, it is the passage of potentiality to the actualization of which it is the potentiality.
Let us, indeed, suppose, that something which formerly was a potentiality succeeds in assuming a form, as “potentiality that becomes a statue,” or that passes to actualization, as a man’s walk. In the case where the metal becomes a statue, this passage is a movement; in the case of the walking, the walk itself is a movement, like the dance, with one who is capable of it. In the movement of the first kind, where the metal passes into the condition of being a statue, there is the production of another form which is realized by the movement. The movement of the second kind, the dance, is a simple form of the potentiality, and, when it has ceased, leaves nothing that subsists after it.
MOVEMENT IS ACTIVE FORM, AND CAUSE OF OTHER FORMS.
We are therefore justified in calling movement “an active form that is aroused,” by opposition to the other forms which remain inactive. (They may be so named), whether or not they be permanent. We may add that it is “the cause of the other forms,” when it results in producing something else. This (sense-) movement may also be called the “life of bodies.” I say “this movement,” because it bears the same name as the movements of the intelligence, and those of the soul.
QUESTIONS ABOUT MOVEMENT.
What further proves that movement is a genus, is that it is very difficult, if not impossible, to grasp it by a definition. But how can it be called a form when its result is deterioration, or something passive? It may then be compared to the warming influence of the rays of the sun, which exerts on some things an influence that makes them grow, while other things it shrivels. In both cases, the movement has something in common, and is identical, so far as it is a movement; the difference of its results is due to the difference of the beings in which it operates. Are then growing sick and convalescence identical? Yes, so far as they are movements. Is their difference then due to their subjects, or to anything else? This question we will consider further on, while studying alteration. Now let us examine the elements common to all movements; in that way we shall be able to prove that movement is a genus.
COMMON ELEMENT IN GROWTH, INCREASE AND GENERATION.
First, the word “movement” can be used in different senses, just as essence, when considered a genus. Further, as we have already said, all the movements by which one thing arrives at a natural state, or produces an action suitable to its nature, constitute so many species. Then, the movements by which one thing arrives at a state contrary to its nature, have to be considered as analogous to that to which they lead.
But what common element is there in alteration, growth and generation, and their contraries? What is there in common between these movements, and the displacement in space, when you consider the four movements, as such? The common element is that the moved thing, after the movement, is no longer in the former state; that it no more remains quiet, and does not rest so long as the movement lasts. It ceaselessly passes to another state, alters, and does not remain what it was; for the movement would be vain if it did not make one thing other than it was. Consequently “otherness” does not consist in one thing becoming other than it was, and then persisting in this other state, but in ceaseless alteration. Thus, time is always different from what it was because it is produced by movement; for it is movement measured in its march and not in its limit of motion, or stopping point; it follows, carried away in its course. Further, one characteristic common to all kinds of movement is that it is the march (or process) by which potentiality and possibility pass into actualization; for every object in movement, whatever be the nature of this movement, succeeds in moving only because it formerly possessed the power of producing an action, or of experiencing the passion of some particular nature.
MacKenna
22. But suppose that we identify alteration with Motion on the ground that Motion itself results in difference: how then do we proceed to define Motion?
It may roughly be characterized as the passage from the potentiality to its realization. That is potential which can either pass into a Form – for example, the potential statue – or else pass into actuality – such as the ability to walk: whenever progress is made towards the statue, this progress is Motion; and when the ability to walk is actualized in walking, this walking is itself Motion: dancing is, similarly, the motion produced by the potential dancer taking his steps.
In the one type of Motion a new Form comes into existence created by the motion; the other constitutes, as it were, the pure Form of the potentiality, and leaves nothing behind it when once the motion has ceased. Accordingly, the view would not be unreasonable which, taking some Forms to be active, others inactive, regarded Motion as a dynamic Form in opposition to the other Forms which are static, and further as the cause of whatever new Form ensues upon it. To proceed to identify this bodily motion with life would however be unwarrantable; it must be considered as identical only in name with the motions of Intellect and Soul.
That Motion is a genus we may be all the more confident in virtue of the difficulty – the impossibility even – of confining it within a definition.
But how can it be a Form in cases where the motion leads to deterioration, or is purely passive? Motion, we may suggest, is like the heat of the sun causing some things to grow and withering others. In so far as Motion is a common property, it is identical in both conditions; its apparent difference is due to the objects moved.
Is, then, becoming ill identical with becoming well? As motions they are identical. In what respect, then, do they differ? In their substrates? or is there some other criterion?
This question may however be postponed until we come to consider alteration: at present we have to discover what is the constant element in every motion, for only on this basis can we establish the claim of Motion to be a genus.
Perhaps the one term covers many meanings; its claim to generic status would then correspond to that of Being.
As a solution of the problem we may suggest that motions conducing to the natural state or functioning in natural conditions should perhaps, as we have already asserted, be regarded as being in a sense Forms, while those whose direction is contrary to nature must be supposed to be assimilated to the results towards which they lead.
But what is the constant element in alteration, in growth and birth and their opposites, in local change? What is that which makes them all motions? Surely it is the fact that in every case the object is never in the same state before and after the motion, that it cannot remain still and in complete inactivity but, so long as the motion is present, is continually urged to take a new condition, never acquiescing in Identity but always courting Difference; deprived of Difference, Motion perishes.
Thus, Difference may be predicated of Motion, not merely in the sense that it arises and persists in a difference of conditions, but in the sense of being itself perpetual difference. It follows that Time, as being created by Motion, also entails perpetual difference: Time is the measure of unceasing Motion, accompanying its course and, as it were, carried along its stream.
In short, the common basis of all Motion is the existence of a progression and an urge from potentiality and the potential to actuality and the actual: everything which has any kind of motion whatsoever derives this motion from a pre-existent potentiality within itself of activity or passivity.