Tratado 37 (II, 7) – DE LA MIXTION OÙ IL Y A PÉNÉTRATION TOTALE (Bouillet)

Ce livre se rattache au précédent parce qu’il y est traité des qualités qui constituent l’essence corporelle.

(§ I) La mixtion, qu’il ne faut pas confondre avec la juxtaposition, a pour caractère de former un tout homogène. Il y a à ce sujet deux opinions : selon les Péripatéticiens, dans la mixtion de deux corps, les qualités seules se mêlent et les étendues matérielles ne sont que juxtaposées ; selon les Stoïciens, deux corps qui constituent un mixte se pénètrent totalement.

(II) On peut objecter aux Stoïciens que, si les qualités s’altèrent et se confondent dans la mixtion, il ne saurait en être de même des étendues corporelles ; aux Péripatéticiens, que des qualités incorporelles peuvent pénétrer un corps sans le diviser, et que la matière ne possède pas plus, en vertu de sa nature propre, l’impénétrabilité que toute autre qualité.

(III) Si l’on examine l’essence du corps, on voit qu’il est le composé de toutes les qualités réunies avec la matière. Cet ensemble de qualités constitue la corporéité, qui est une forme, une raison.