Ce mouvement de l’âme du corporel vers l’incorporel est désigné par le verbe epistréphein : se tourner, se convertir vers (voir notamment traités 11 (V, 2), 1, 10 (l’Intellect se retourne vers l’Un pour se constituer comme être) ; 12 (II, 4), 5, 34 (le mouvement dans le monde intelligible a besoin de se convertir vers l’Un pour être déterminé) ; 19 (I, 2), 4, 16 (la vertu résulte pour l’âme de sa conversion vers les intelligibles). La conversion est l’un des thèmes centraux du néoplatonisme. Toute réalité en effet cherche à retrouver l’origine qui la rend possible, tels des enfants prenant pour modèle un ancêtre. Une activité ne reste donc pas seulement à son propre niveau, mais connaît un effort pour imiter ce qui lui est supérieur. Voir l’étude de P. Hadot, « Conversio ». (BPT1-6:82)