gr. asômata = incorpóreo, incorporal. Os antigos estoicos construíram ao redor deste termo uma verdadeira teoria filosófica dos incorporais. Antes deles, Platão utilizou o termo seja para caracterizar os Inteligíveis (Sofista 246b) ou as realidades mais belas e maiores (Pol. 286a), seja para designar a harmonia e o ordenamento entre as diversas partes do corpo.
Ce sont les anciens stoïciens qui ont construit autour de ce terme une véritable théorie philosophique des incorporels (asômata). Avant eux, Platon a utilisé le terme soit pour caractériser les Intelligibles (Soph., 246b) ou les réalités les plus belles et les plus grandes (Pol., 286a), soit pour désigner l’harmonie et l’ordonnance entre les diverses parties du corps (Phéd., 85e, Phil., 64b). Aristote utilise aussi le terme à l’occasion d’exposés sur le lieu dans le cadre de théories qu’il rejette (Phys., IV, 1, 209al6, IV, 5, 212al2, etc). Selon Sextus Empiricus (env. 200 apr. J.-C), les stoïciens distinguaient quatre espèces d’incorporels : 1’« exprimable » (lektôn), le vide (kenon), le lieu (topos) et le temps (khrônos). En soutenant la thèse d’une identification de l’être au corps et en considérant le corps uniquement comme ce qui agit et pâtit, les stoïciens ne pouvaient assimiler ces choses à du pur néant puisqu’elles étaient au moins des objets de pensée. Ils furent amenés à les considérer comme des incorporels. Ces incorporels étaient des attributs des corps (kategorêmata). La distinction entre le corporel et les incorporels a joué un grand rôle dans le développement du stoïcisme primitif et aide à comprendre le passage du platonisme au stoïcisme. (Y. Lafrance)