(I) Entre l’essence complètement divisible, dont chaque partie occupe un lieu différent, et l’essence complètement indivisible, dont chaque partie est identique au tout et n’occupe aucun lieu, est une essence intermédiaire, qui, d’un côté, devient divisible dans le corps auquel elle s’unit (sans se partager cependant avec lui comme la forme matérielle), et, d’un autre côté, reste indivisible, parce qu’elle participe à l’indivisibilité de l’intelligence, dont elle procède. Il en résulte que l’âme est tout à la fois divisible et indivisible : divisible, parce qu’elle s’unit à toutes les parties du corps ; et indivisible, parce qu’elle est présente tout entière dans toutes les parties du corps, qu’elle ne se localise pas.
(II) 1° Si l’âme était uniquement divisible, il n’y aurait pas communauté d’affection dans chacun de nous, ni sympathie entre les âmes. On ne saurait admettre sur ce point l’hypothèse des Stoïciens que les sensations parviennent au principe dirigeant par transmission de proche en proche. 2° Si l’âme était uniquement indivisible, elle ne pourrait entrer en rapport avec le corps et l’animer tout entier.
Comme les âmes particulières, l’Âme universelle est à la fois une et multiple, parce qu’elle communique la vie à une multitude d’êtres qui forment une unité ; indivisible et divisible, parce qu’elle est présente à la fois dans toutes les parties du monde qu’elle administre.