Bouillet: Tratado 40 (II, 1) – DU CIEL

(§ I-II) Le monde, être corporel, a toujours existé et existera toujours. Chez les animaux, l’espèce seule est perpétuelle, tandis que les individus meurent ; le monde, au contraire, possède à la fois la perpétuité de la forme spécifique et celle de l’individualité. C’est qu’il joint à une Âme parfaite un corps que sa constitution naturelle rend apte à l’immortalité.

(III-V) Quelles que soient les transformations que subissent les éléments contenus dans le monde, rien ne s’écoule hors de lui. Si l’on considère en particulier le feu, qui constitue l’élément principal du ciel, on voit qu’il demeure dans la région céleste, où il se trouve placé par sa nature, et qu’il se meut circulairement. En outre, il est contenu par l’Âme universelle, qui administre le monde avec une admirable puissance et qui doit le faire subsister toujours. Si les choses d’ici-bas n’ont pas la même durée que les astres, c’est qu’elles sont composées d’éléments moins parfaits, et qu’elles sont gouvernées par la partie inférieure de l’Âme universelle (par la Nature ou Puissance génératrice), tandis que les choses célestes sont gouvernées par sa partie supérieure (par la Puissance principale de l’Âme universelle).

(VI-VIII) En examinant la nature des quatre éléments, on trouve que le ciel et les astres doivent être composés de feu, tandis que l’air, la terre et l’eau ne peuvent subsister que dans la région sublunaire. Il en résulte que le ciel et les astres ont des corps immortels, parce qu’ils ont pour matière un feu incorruptible, et qu’ils reçoivent leur forme de l’Âme universelle qui leur imprime un mouvement circulaire dans une région parfaitement pure.