(§ I) Le premier bien est la vie ; le second, la vie intellectuelle. Au-dessus de ces deux espèces de biens, il y a le Bien absolu, qui est supérieur à l’action et à la pensée. Le Bien a pour essence la permanence : tout dépend de lui, tout aspire à lui, mais lui-même reste dans le repos, ne regarde ni ne désire aucune autre chose, parce qu’il ne dépend de rien.
(II) Toutes les autres choses se rapportent au Bien par l’Âme et par l’Intelligence. Ce qui est inanimé se rapporte à l’Âme, en reçoit l’être et la forme, et participe ainsi à l’unité. L’Âme, à son tour, reçoit sa forme de l’Intelligence, en tournant vers elle ses regards. Enfin, l’Intelligence reçoit elle-même sa forme du Bien qu’elle contemple.
(III) Il en résulte que l’existence n’est un bien qu’autant qu’elle se lie à l’exercice de l’intelligence. Or l’exercice de l’intelligence suppose la séparation de l’âme et du corps, soit par la philosophie, soit par la mort.