(I) De même que chaque âme particulière est, sans étendue et sans division, présente à tous les organes qu’elle anime, de même l’Âme universelle est présente à toutes les âmes particulières dont elle est la commune origine.
(II-III) De ce que toutes les âmes n’en forment qu’une, il n’en faudrait pas conclure qu’elles doivent éprouver les mêmes affections : car elles ne forment pas une unité numérique, mais une unité générique ; or, dans des êtres différents, la même essence peut éprouver des affections diverses, et les mêmes puissances produire des actes variés. D’un côté, nous sympathisons les uns avec les autres, et cette sympathie prouve l’unité de tous les êtres, unité qui résulte de ce que l’Âme est une. D’un autre côté, les âmes particulières exercent des puissances diverses, ou développent d’une manière différente la même puissance, ce qui explique pourquoi elles éprouvent des affections diverses.
(IV-V) L’Âme universelle est l’unité dans la multitude ; mais ce n’est pas une masse homogène divisée en une multitude de parties, ni une forme identique imprimée à une multitude de sujets. L’Âme universelle se donne à la multitude des âmes particulières, dont elle est le principe, tout en demeurant elle-même une et identique. Ainsi, la science est à la fois unité et pluralité : elle est le tout en acte et les parties en puissance ; chaque partie à son tour est le tout en puissance et la partie en acte.