XVII. — Voilà, sache-le bien, Criton, mon cher camarade, ce que je crois entendre, comme les gens en proie à la fureur des corybantes croient entendre les flûtes, et le son de ces paroles bourdonne en moi et me rend incapable d’entendre autre chose. Dis-toi donc que dans l’état d’esprit où je suis, quoi que tu m’objectes, tu perdras ta peine. Cependant, si tu crois pouvoir réussir, parle.
CRITON: Non, Socrate, je n’ai rien à dire.
SOCRATE: Alors laissons cela, Criton, et faisons ce que je dis, puisque c’est la voie que le dieu nous indique.