NICIAS: III. — Pour moi, Lysimaque et Mélèsias, j’approuve votre dessein et je suis prêt à m’associer à vous, et Lachès aussi, je pense.
LACHÈS: Tu ne te trompes pas, Nicias ; car ce que Lysimaque vient de dire de son père et de celui de Mélèsias me paraît parfaitement dit, non seulement à leur égard, mais encore pour nous et pour tous ceux qui s’occupent du gouvernement des États. Il arrive presque toujours, comme il le disait, qu’ils négligent leurs enfants et leurs affaires domestiques et sont peu disposés à s’en occuper. Tu as donc raison sur ce point, Lysimaque ; mais ce qui me surprend, c’est que tu aies recours à nos conseils en vue d’élever ces jeunes gens et que tu ne t’adresses pas à Socrate, ici présent, lui qui d’abord est du même dème que toi et qui ensuite passe tout son temps aux endroits où l’on peut trouver quelqu’une des choses que tu cherches, je veux dire l’étude ou l’exercice qui convient aux jeunes gens.
LYSIMAQUE: Que dis-tu, Lachès ? le Socrate que j’ai devant moi s’est occupé de ces matières ?
LACHÈS: Certainement, Lysimaque.
NICIAS: Je puis te le certifier, moi-même, aussi bien que Lachès ; car tout dernièrement il m’a procuré pour mon fils un maître de musique, Damon, disciple d’Agathoclès, qui n’est pas seulement le plus habile musicien du monde, mais qui, en toute matière que tu voudras, peut donner d’excellentes leçons aux jeunes gens de cet âge.