Ennéade VI, 7, 4 — Para saber se as sensações já existiam no inteligível, é necessário o que é o homem (Bouillet)

4. Pour répondre à ces questions, il faudrait remonter à l’essence de l’homme intelligible. Il vaut mieux commencer par déterminer celle de l’homme sensible, au lieu d’essayer de définir d’abord ce qu’est l’homme intelligible dans la supposition que nous connaissons bien le premier, tandis que nous n’en avons peut-être qu’une notion inexacte. Mais il en est qui pourraient croire que l’homme sensible et l’homme intelligible ne font qu’un. Discutons donc d’abord ce point.

L’homme sensible a-t-il une essence différente de l’âme qui le produit, le fait vivre et raisonner? Est-il l’âme disposée de telle façon ? Est-il l’âme qui se sert du corps disposé de telle façon?

Si l’homme est un animal raisonnable, et si l’animal est le composé de l’âme et du corps, cette définition de l’homme ne sera pas identique à celle de l’âme. Si l’homme est défini le composé de l’âme raisonnable et du corps, comment peut-il être une substance éternelle (hypostasis aidios) ? Cette définition ne convient à l’homme sensible que du moment où s’est opérée l’union de l’âme avec le corps ; elle exprime ce qui sera au lieu de faire connaître ce que nous nommons l’homme même (autoanthropos}; elle ressemble plutôt à une description qu’à une véritable détermination du caractère propre (tou ti einai). Au lieu de définir la forme engagée dans la matière, elle indique ce qu’est le composé de l’âme et du corps lorsqu’il est déjà constitué. S’il en est ainsi, nous ne savons pas encore ce qu’est l’homme considéré dans son essence, tel que doit l’exprimer la définition. Si l’on prétend que la définition des choses sensibles doit exprimer quelque composé, il conviendrait d’admettre qu’il ne faut pas déterminer en quoi consiste chaque chose. Or, s’il est absolument nécessaire de définir les formes engagées dans la matière, il faut également définir l’essence qui fait l’homme; cela est nécessaire surtout pour ceux qui veulent, quand ils définissent un être, en définir le caractère propre.

Quelle est donc l’essence de l’homme? Faire cette question, c’est demander quelle est la chose qui fait que cet homme est homme, chose qui doit se trouver en lui et non en être séparée. La véritable définition de l’homme est-elle animal raisonnable? N’est-ce pas là plutôt la définition du composé? Qu’est donc l’essence qui produit l’animal raisonnable? Dans la définition de l’homme, animal raisonnable veut dire vie raisonnable ; par conséquent, l’homme sera la vie raisonnable. Mais y a-t-il vie sans âme ? (Non sans doute.) Ou l’âme donnera à l’homme la vie raisonnable , et dans ce cas l’homme, au lieu d’être une substance, ne sera qu’un acte de l’âme; ou bien l’homme sera l’âme même. Mais si l’homme est l’âme raisonnable, qu’est-ce qui l’empêchera alors de rester homme lors môme que son âme viendrait à passer dans un corps différent (dans le corps d’une brute) ?