Le terme grec est phaulois (1. 18). Ce mot est courant chez Platon où il signifie aussi bien ce qui est défectueux, de mauvaise qualité, que les individus moralement mauvais. Mais il semble, une nouvelle fois, que Plotin discute directement l’Éthique à Nicomaque. Selon Aristote en effet : « s’il dépend de nous d’accomplir les actions bonnes et les actions honteuses, et pareillement encore de ne pas les accomplir, et si c’est là essentiellement, disions-nous, être bons ou mauvais, il résulte qu’il dépend également de nous d’être intrinsèquement vertueux ou méchants (phaulois) » (III 7,1113b10-14, trad. Tricot modifiée). Plotin soutient donc contre Aristote que le phaulos, l’individu mauvais moralement, est moins celui qui a fait un mauvais usage de sa liberté (puisque selon la tradition platonicienne on ne choisit jamais librement le mal) que celui dont l’âme est trop faible pour résister aux sollicitations irrationnelles de son corps. C’est pourquoi Plotin, fidèle à l’enseignement socratique, souligne ici que l’on ne peut accorder la « libre disposition de soi » aux méchants. Par ailleurs, Plotin reprend à plusieurs reprises l’idée qui se trouve ici exprimée, à savoir que le phaulos, le méchant, est celui qui se laisse dominer par son corps (voir par exemple traité 28 (IV, 4), 17, 27-28 ; traité 33 (II, 9), 18, 20-24). Plotino – Tratado 39,3 (VI, 8, 3) — A verdadeira liberdade situa-se no intelecto