métron

MÉTRON ; SUMMETRÎA (mesure ; symétrie, correspondance, juste proportion) (grec)

subs. nt.

Du sanskrit matra, issu de la racine me, de l’athématique meti mesurer, qui a donné métis, sagesse habile et efficace. Mot important dans la terminologie mathématique, surtout dans les composés (isometros, etc.), en médecine (surtout l’adj. métrios) et en éthique (cf. Aristote EN II 5, 1106 a 29, où métrion équivaut à méson). Le mot d’Héraclite est éclairant : « Le soleil ne dépassera pas ses mesures (métra). S’il le fait les Furies, servantes de Justice (Dikê), le découvriront » (D.K. ZZ B 94). Le relativisme de Protagoras fait de l’homme la mesure de toutes choses : Platon, le contredisant, fait de Dieu la mesure de toutes choses (Lois IV, 716 c). La summétria, proportion parfaite dans les mélanges (v. Krâsis), est un principe cardinal pour la physiologie d’Aristote (v. spéc. GA IV, 2, 767 a 14 ss. sur la nécessité de pareille correspondance entre les éléments mâle et femelle dans la formation de l’embryon). (M. Roussel.) (NP)