moîra

MOÎRA (lot, sort) (grec)

subs. fém.

Terme, formé comme heimarménê, à partir du verbe metromai, qui signifie recevoir sa part, son dû. Comme Aîsa, déesse archaïque de la destinée, moîra renvoie au destin comme limite et interruption du cours normal des choses. Elle est rarement bienveillante. Chez Hésiode (Théog. 904-6), les Moires sont la triade des filles de Zeus et de Thémis. Cette triade se retrouve notamment chez Platon (Rép. X 617 b). Le tissage et le filage sont la métaphore de leur activité. Le rapport des Moires aux dieux de l’épopée est ambigu (II. VI 488, XXIV 209, Od. VII 197). Bien que leur fonction mythique les rapproche du concept du destin, les Moires n’ont pas joué un rôle technique en philosophie. Platon en parle le plus souvent comme d’entités divines, et c’est le concept de l’heimarménê qui sera chargé d’exprimer le destin dans le discours philosophique après le IV’ siècle av. J.-C. La langue latine a traduit Moîra par le terme Parcae, d’où en français les Parques. (G. Leroux.) (NP)