oikeiosis

gr. οἰκείωσις, oikeiosis. Figura estoica da consciência, no sentido de apropriação de si mesmo. Relação imediata de todo animal a seu corpo próprio, relação dada sob a forma de uma autopercepção e de um impulso a se conservar.


A figura estoica da consciência que se refere à apropriação a si mesmo. A oikeiosis é, com efeito, a relação imediata de todo animal a seu corpo próprio, relação dada desde o nascimento sob a forma ao mesmo tempo de uma autopercepção e de uma impulsão a se conservar. Esta consciência encarnada se distingue no entanto da consciência aristotélica no sentido que é imediata, e não dependente da percepção do objeto exterior. Hierocles se opõe a princípio explicitamente a estes adversários que pensam que a sensação tem então a função de dar a perceber a exterioridade: a aisthesis, para ele, é então reflexiva, equivalente à synaisthesis. A oikeiosis estoica se dá portanto como uma reflexividade imediata, continua, que, longe de acompanhar a percepção externa, é a condição desta, mas através da qual o sujeito não se percebe senão como um sujeito sentindo, e agindo (e que, por esta razão, é comum ao homem e ao animal). [Pierre Hadot]


OIKEÍÔSIS (appropriation) [grec]

subs. fém.

Substantif d’action formé sur l’adjectif attique oikeîos (« de la maison », d’où « familier » en parlant des personnes, « qui vous appartient » en parlant des choses, « approprié » en parlant des notions). Ce mot a été emprunté à la langue courante par les stoïciens, pour désigner la tendance humaine selon eux native et primordiale, non point l’impulsion spontanée vers le plaisir de la tradition cyrénaïque-épicurienne, mais la propension de chacun à s’approprier son être personnel, son « soi » privé, et à le préserver de toute « aliénation » (allotriosis). (Diogène Laërce, VII, 85 ; Cicéron, De Fin., III, 5, 16. Cf. Nietzsche : « Deviens celui que tu es ».) Selon un processus paradoxal qui n’est pas rare dans le stoïcisme, cet amour de soi se développera progressivement en amour des « siens » au sens le plus large, c’est-à-dire des autres : de ses enfants d’abord, de sa famille, de ses amis, de ses concitoyens, de ses compatriotes, de ses frères humains pour finir (ses concitoyens de l’oikouménê, ensemble des terres habitées). Chez d’autres philosophes, on trouve une notion à la fois différente et voisine : celle d’oikeiôtês, qui, pour Epicure, signifie le caractère approprié (oikeîos) de l’objet perçu, caractère qui est à l’origine du plaisir ou de la peine (laquelle est si peu appropriée, pour sa part, à la nature humaine qu’elle lui en devient contraire et nuisible : anoikeia = tà blaberá, tà okhlêrá) ; chez les sceptiques, la même notion se réfère au caractère privé (oikeîos) de nos affects (tà oikeîa pâthê : Sextus Emp., Hyp. Pyrrh., I, 17, 201, etc.), par opposition à ceux d’autrui (tà allôtria : ibid., I, 65), ou au caractère interne de ces affects, par opposition à l’objet extérieur (tò ektos hupokeirmnon : Contre les logiciens, I, 193, 195, etc ) (F. Caujolle-Zaslawski.) [NP]