peripatos

PERÍPATOS (promenoir) (grec)

subs. masc.

Le terme désigne le promenoir du gymnase public situé dans le sanctuaire d’Apollon Lykeios où Aristote avait établi son Ecole de philosophie après son retour à Athènes en 335-334 av. J.-C. (voir Lycée). A l’origine le terme désignait tout simplement une Ecole de philosophie (Epicure, frgt 171). Il a été limité à désigner seulement l’Ecole d’Aristote après Théophraste (D.L. V, 2.52). Le terme peripatêtikoi pour désigner les membres de l’Ecole d’Aristote a été utilisé pour la première fois par Hermippos (IIe siècle av. J.-C.) (D.L. V, 2). Mais contrairement à ce qu’affirmait Hermippos, le terme peripatêtikoi ne dérive pas du verbe peripateîn. Il dérive plutôt du nom peripatos (Plutarque, De Musica, 1131 F : hoi apo toû peripátos). Pendant la période hellénistique le nom peripatêtikoi a été donné à certains membres de l’Ecole d’Alexandrie qui n’adhéraient pas à la philosophie d’Aristote, mais qui avaient adopté ses méthodes scientifiques de travail. Dans l’antiquité tardive, le terme peripatêtikoi finit par désigner tout simplement des grammairiens ou des critiques littéraires. Après l’édition d’Andronicos de Rhodes (Ier siècle av. J.-C.) on appela aussi peripatêtikoi les commentateurs d’Aristote. Le terme péripatétisme n’a pas d’équivalent dans la langue grecque ancienne. Il désigne la philosophie de l’Ecole du Peripatos d’Aristote au I» siècle av. J.-C. alors que l’Ecole a cessé d’exister comme institution (Lynch, p. 198). Le péripatétisme se confond alors avec l’aristotélisme (voir Aristotélisme). La philosophie du Peripatos était celle d’Aristote à laquelle on resta fidèle tout en ne refusant pas de la critiquer. Déjà le successeur de Théophraste, Straton de Lampsaque (scholarque entre 288/7-268), s’éloigne de la philosophie du maître. Avec Lycon (scholarque entre 268-224) le péripatétisme est déjà sur son déclin. Sous les successeurs de Lykon, Ariston, Kritolaos et Diodore de Tyr, l’Ecole n’a rien produit d’original. (Y. Lafrance) (NP)