PLÊTHOS (multiplicité) [grec]
subs. nt.
To plêthos représente la foule (Hom. Iliade, XVII, 330) ou le peuple par opposition à l’aristocratie (PL Pol. 291d). Il désigne également la « multiplicité » physique des nombres, des semences ou des atomes dans son association à l’infini (apeiron ; Pythagore, Anaxagore, Démocrite) et dans son opposition à l’un (hen), cf. arithmôs (Pyth).
Synonyme du multiple (polla) chez Platon, et souvent identifié aux autres (alla) qui « participent plus au nombre que l’un » (Farm. 153a), plêthos devient une forme (eidos) qu’il faut savoir mélanger et séparer de l’hen (Farm. 129d-e).
Aristote critiquera cette idée du nombre composé de l’un et du multiple et donnera une définition du terme en l’intégrant à la catégorie de la quantité (poson) : « on appelle multiplicité ce qui est, en puissance, divisible (diaireton) en parties non continues (me synekhe) » (Met.Δ 13, 1020a 10-11) ; alors que l’un est indivisible (Met.S. 6, 1016b4).
Chez Plotin, le « multiple provient de l’un » (ex henas plêthos, Enn. III 9, 4 ; V 9, 14) mais se manifeste au niveau de l’être c’est-à-dire de l’intelligible. (M. Fattal) [NP]