Plotino – Tratado 15,2 (III, 4, 2) — Correspondências entre os modos de vida e as reencarnações

Míguez

2- El dicho de que “toda alma está al cuidado de lo inanimado”1 se aplica especialmente al alma universal. Pero cualquier otra alma también lo hace de otro modo. Y así, “recorre todo el cielo, revistiendo unas veces una forma y otras otra”2, esto es, en forma de alma sensitiva, de alma razonable o de alma vegetativa. La parte que en ella domina cumple su función propia, en tanto las otras permanecen inactivas, por ser exteriores a ella. En el hombre, en cambio, las funciones inferiores no dominan, sino que se dan en él; tampoco domina siempre la llamada función superior, ocupando las demás un cierto lugar a su lado. Porque, realmente, el hombre es como un ser sensitivo, que cuenta con órganos de la sensación; de este modo, muchas veces se comporta cual una planta, ya que tiene un cuerpo que crece y engendra. Todas las funciones del hombre colaboran entre sí; no obstante, sólo es hombre y posee su forma plena en razón de su función superior.

Al salir del cuerpo el alma se convierte en lo que había en ella de sobreabundante. Esto nos prueba claramente que conviene elevarse de este mundo hacia lo alto 3, para no transformamos en una potencia puramente sensitiva, dejándonos llevar a tal efecto de las imágenes sensitivas, ni asimismo en una potencia vegetativa, cediendo en este caso al deseo sexual y al ansia de la comida, sino en un ser verdaderamente inteligente, en una inteligencia y en un dios 4. “Cuantos han conservado su condición de hombres, de nuevo se volverán hombres; pero los que vivieron sólo por los sentidos, ésos se convertirán en bestias; serán bestias salvajes si esa vida de los sentidos va unida en ellos a la pasión: la diferencia de estas facultades produce precisamente la diferencia de estos seres 5. Cuantos acompañen la vida de los sentidos de deseos y placeres, se verán reducidos a meros animales desenfrenados y glotones. Si, con tales inclinaciones, obedeciesen a una lenta sensibilidad, se convertirán en plantas, porque cuando aquéllas aparecen aisladas, lo que priva sobre todo es la potencia vegetativa, disponiéndose entonces el hombre a convertirse en un árbol. Los amigos de la música, que conservaron sus almas puras, se transformarán en pájaros cantores; los reyes que no han contado con la razón serán en lo sucesivo águilas, siempre que no hayan contraído otros vicios 6; los astrónomos que hubiesen desdeñado la inteligencia, con su vista fija en el cielo, se verán convertidos en pájaros que vuelan por las regiones de lo alto. Y, en fin, el que ha cuidado de las virtudes cívicas, ése permanecerá como hombre; pero caso de que las haya observado en menor escala, pasará a ser un animal sociable, tal como ocurre con la abeja”7.

Bouillet

II. C’est à cette Ame [universelle] surtout que s’appliquent ces paroles de Platon : « L’âme en général prend soin de tout ce qui est inanimé (08). » Les autres âmes [les âmes particulières] sont dans des conditions différentes. « L’àme fait le tour du ciel [ajoute Platon], en prenant successivement des formes diverses. » Ces formes sont la forme rationnelle, la forme sensitive, la forme végétative. La partie qui domine dans l’âme remplit la fonction qui lui est propre; les autres restent inactives et lui semblent en quelque sorte extérieures. Dans l’homme, ce ne sont pas les puissances inférieures de l’âme qui dominent : elles existent seulement avec les autres ; ce n’est pas non plus la meilleure puissance [la raison] qui domine toujours : les puissances inférieures ont également leur place. Aussi l’homme [outre qu’il est un être raisonnable] est-il encore un être sensitif, parce qu’il possède les organes des sens. Il est également un être végétatif sous beaucoup de rapports : car son corps se nourrit et engendre comme une plante. Toutes ces puissances [la raison, la sensibilité, la puissance végétative] agissent donc ensemble dans l’homme; mais c’est d’après la meilleure d’entre elles qu’on qualifie la forme totale de cet être [en l’appelant un être raisonnable]. L’âme, en sortant du corps, devient la puissance qu’elle a développée le plus (09). Fuyons donc d’ici-bas et élevons-nous au inonde intelligible, pour ne pas tomber dans la vie purement sensitive, en nous laissant aller à suivre les images sensibles» ou dans la vie végétative, en nous abandonnant aux plaisirs de l’amour physique et à la gourmandise; élevons-nous, dis-je, au monde intelligible, à l’Intelligence, à Dieu.

Ceux qui ont exercé les facultés humaines renaissent hommes. Ceux qui n’ont fait usage que de leurs sens passent dans des corps de brutes (10) et particulièrement dans des corps de bêtes féroces, s’ils se sont abandonnés aux emportements de la colère; de telle sorte que, même en ce cas, la différence des corps qu’ils animent est conforme à la différence de leurs penchants. Ceux qui n’ont cherché qu’à satisfaire leur concupiscence et leurs appétits passent dans des corps d’animaux lascifs et gloutons (11). Enfin ceux qui» au lieu de suivre leur concupiscence ou leur colère, ont plutôt dégradé leur sens par leur inertie, sont réduite à végéter dans des plantes : car ils n’ont dans leur existence antérieure exercé que leur puissance végétative, et ils n’ont travaillé qu’à devenir des arbres (δενδρωθῆναι) (12). Ceux qui ont trop aimé les jouissances de la musique, et qui ont d’ailleurs vécu purs, passent dans des corps d’oiseaux mélodieux. Ceux qui ont régné tyranniquement deviennent des aigles, s’ils n’ont pas d’ailleurs d’autre vice (13). Enfin, ceux qui ont parlé avec légèreté des choses célestes, tenant toujours leurs regards élevés vers le ciel, sont changés en oiseaux qui volent toujours vers les hautes régions de l’air (14). Celui qui a acquis les vertus civiles redevient homme; mais, s’il ne possède pas ces vertus à un degré suffisant, il est transformé en un animal sociable, tel que l’abeille ou tout autre être de cette espèce (15).

Bréhier

2. Les paroles de Platon : « L’âme en général prend soin de tout ce qui est inanimé, » s’appliquent surtout à l’âme universelle. Mais chaque âme le fait à sa manière. « Elle circule dans le ciel tout entier, sous des formes différentes selon les lieux », c’est-à-dire sous la forme d’âme sensitive, d’âme raisonnable, ou d’âme végétative. La partie dominante en elle remplit sa fonction propre, tandis que les autres sont inactives, car elles sont extérieures à elle. Il n’en est pas de même chez l’homme ; les fonctions inférieures ne dominent pas, mais elles sont en lui ; d’autre part, la fonction supérieure, la raison, ne domine pas toujours, et les autres occupent une place à côté d’elle ; ainsi l’homme est un être sensitif, qui possède des organes des sens ; il est sous beaucoup de rapports comme une plante ; car il a un corps qui s’accroît et qui engendre. Toutes les fonctions, en lui, agissent donc ensemble ; mais c’est par la fonction supérieure, qu’il est homme et possède sa forme totale.

L’âme, en sortant du corps, devient celle de ces fonctions qui avait en elle le plus de développement. C’est pourquoi il faut nous enfuir là-haut, afin de ne pas nous transformer en une puissance purement sensitive, par l’assujettissement aux images sensitives ou en une puissance végétative par l’assujettissement aux désirs sexuels et à la gloutonnerie, mais en un être intelligent, en une intelligence, en un dieu. « Ceux qui ont conservé intacte en eux l’humanité redeviennent des hommes ; ceux qui n’ont vécu que par les sens deviennent des bêtes et des bêtes féroces, si cette vie des sens s’accompagne d’un caractère emporté ; aux proportions différentes de ces facultés correspond la différence des bêtes où ils se réincarnent. Si la vie des sens s’accompagnait de désirs et de plaisirs, ils deviennent des animaux lascifs et gloutons. Si, avec les mêmes penchants, ils n’ont eu qu’une sensibilité émoussée et inerte, ils deviennent des plantes ; car, lorsque ces penchants sont isolés ou prépondérants, c’est la puissance végétative qui agit, et l’homme s’est préparé à devenir un arbre. Les amis de la musique, dont l’âme est restée pure, se transforment en oiseaux chanteurs ; les rois, qui n’ont pas été guidés par la raison, en aigles, s’ils n’ont pas eu d’autres vices ; les astronomes qui observent sans s’aider de l’intelligence, les regards toujours levés vers le ciel, sont changés en oiseaux qui volent dans les hautes régions. Celui qui a pratiqué les vertus civiles reste un homme ; et s’il les a moins observées, il devient un animal sociable, tel que l’abeille. »

Guthrie

AFTER DEATH, MAN BECOMES WHAT HE HAS LIVED.

2. It is to this (universal) Soul especially that may be applied these words of Plato: “The general Soul cares for all that is inanimate.” The other (individual) souls are in different conditions. “The Soul (adds Plato), circulates around the heavens successively assuming divers forms”; that is, the forms of thought, sense or growth. The part which dominates in the soul fulfills its proper individual function; the others remain inactive, and somehow seem exterior to them. In man, it is not the lower powers of the soul that dominate. They do indeed co-exist with the others. Neither is it always the best power (reason), which always dominates; for the inferior powers equally have their place. Consequently, man (besides being a reasonable being) is also a sensitive being, because he possesses sense-organs. In many respects, he is also a vegetative being; for his body feeds and grows just like a plant. All these powers (reason, sensibility, growth), therefore act together in the man; but it is the best of them that characterizes the totality of the man (so that he is called a “reasonable being”). On leaving the body the soul becomes the power she had preponderatingly developed. Let us therefore flee from here below, and let us raise ourselves to the intelligible world, so as not to fall into the pure sense-life, by allowing ourselves to follow sense-images, or into the life of growth, by abandoning ourselves to the pleasures of physical love, and to gormandizing; rather, let us rise to the intelligible world, to the intelligence, to the divinity!

LAWS OF TRANSMIGRATION.

Those who have exercised their human faculties are re-born as men. Those who have made use of their senses only, pass into the bodies of brutes, and particularly into the bodies of wild animals, if they have yiedled themselves to the transports of anger; so that, even in this case, the difference of- the bodies they animate is proportioned to the difference of their inclinations. Those whose only effort it was to satisfy their desires and appetites pass into the bodies of lascivious and gluttonous animals. Last, those who instead of following their desires or their anger, have rather degraded their senses by their inertia, are reduced to vegetate in plants; for in their former existence they exercised nothing but their vegetative power, and they worked at nothing but to make trees of themselves. Those who have loved too much the enjoyments of music, and who otherwise lived purely, pass into the bodies of melodious birds. Those who have reigned tyrannically, become eagles, if they have no other vice. Last, those who spoke lightly of celestial things, having kept their glance directed upwards, are changed into birds which usually fly towards the high regions of the air. He who has acquired civil virtues again becomes a man; but if he does not possess them to a sufficient degree, he is transformed into a sociable animal, such as the bee, or other animal of the kind.

MacKenna

2. It is of this Soul especially that we read “All Soul has care for the Soulless” – though the several Souls thus care in their own degree and way. The passage continues – “Soul passes through the entire heavens in forms varying with the variety of place” – the sensitive form, the reasoning form, even the vegetative form – and this means that in each “place” the phase of the soul there dominant carries out its own ends while the rest, not present there, is idle.

Now, in humanity the lower is not supreme; it is an accompaniment; but neither does the better rule unfailingly; the lower element also has a footing, and Man, therefore, lives in part under sensation, for he has the organs of sensation, and in large part even by the merely vegetative principle, for the body grows and propagates: all the graded phases are in a collaboration, but the entire form, man, takes rank by the dominant, and when the life-principle leaves the body it is what it is, what it most intensely lived.

This is why we must break away towards the High: we dare not keep ourselves set towards the sensuous principle, following the images of sense, or towards the merely vegetative, intent upon the gratifications of eating and procreation; our life must be pointed towards the Intellective, towards the Intellectual-Principle, towards God.

Those that have maintained the human level are men once more. Those that have lived wholly to sense become animals – corresponding in species to the particular temper of the life – ferocious animals where the sensuality has been accompanied by a certain measure of spirit, gluttonous and lascivious animals where all has been appetite and satiation of appetite. Those who in their pleasures have not even lived by sensation, but have gone their way in a torpid grossness become mere growing things, for this lethargy is the entire act of the vegetative, and such men have been busy be-treeing themselves. Those, we read, that, otherwise untainted, have loved song become vocal animals; kings ruling unreasonably but with no other vice are eagles; futile and flighty visionaries ever soaring skyward, become highflying birds; observance of civic and secular virtue makes man again, or where the merit is less marked, one of the animals of communal tendency, a bee or the like.

  1. Palabras tomadas del Fedro, 246 b[]
  2. Cita del Teeteto. 176 a-b.[]
  3. Al advertir en la República platónica, 519 a- b , con que agudeza se aplica a lo que le interesa el alma de los hombres perversos, dice Sócrates: “Si ya desde la infancia se procediese a una poda radical de las tendencias innatas que, como bolas de plomo y empujadas por la glotonería y otros placeres por el estilo, inclinan hacia abajo la visión del alma; si, liberada de ellas, se volviese, en cambio, hacia la verdad, esa alma de esos mismos hombres la vería con gran agudeza, no de otro modo que las cosas que ahora ve”.[]
  4. Citas sucesivas del Fedón, 82 b. y de La República 620 d.[]
  5. Referencia a la conversión del alma de Agamenón en águila, según el mito de Er el Armenio, La República, 620 b.[]
  6. Cf. Platón, Fedón, 82 a-b.[]
  7. Es la célebre tesis platónica, puesta por el adivino en boca de la virgen Láquesis. Cf. de nuevo el mito de Er, en La Republica, 617 e.[]