Plotino – Tratado 25,4 (II, 5, 4) — A matéria sensível não é em ato nenhum dos seres que nascem nela

Míguez

4. Todo lo demás, que se encuentra en potencia, tiene también en algún modo su ser en acto, el cual se dice que está en potencia con relación a otra cosa. Pero, de lo que llamamos materia, que es lo que consideramos en potencia en todos los seres, ¿cómo puede decirse que es algo en acto? Porque, si así fuese, no constituiría todos los seres en potencia. Si, pues, no es ninguno de los seres necesariamente deberá ser un no-ser. Y no siendo ninguno de los seres, ¿cómo podría ser algo en acto? No es, desde luego, ninguno de los seres que son engendrados por ella, pero nada impide que sea otra cosa, supuesto que todos los seres no procedan de la materia. Por tanto, si no es ninguno de los seres engendrados por ella, y éstos son (todos) los seres, tendrá que ser un no-ser. Imaginada como algo sin forma, no podría tampoco ser una forma, ni ser contada en el número de las formas. Será, así también, un no-ser, y no-ser de dos maneras y en mayor número. Si escapa a la naturaleza de los seres verdaderos y no puede alcanzar siquiera el ser de los falsos seres, porque no es, como éstos, una imagen de la razón, ¿en qué región del ser podría encontrarse? Y si no se la encuentra en ninguna parte, ¿cómo podría ser algo en acto?

Bouillet

IV. Tous les autres objets [les objets sensibles], qui sont une chose en puissance, sont aussi en acte une autre chose, qui, par rapport à la première, est dite être en puissance (22). Quant à la matière, qui est en puissance tous les êtres, comment pourrait-elle être en acte quelqu’un des êtres (23)? Évidemment elle ne serait plus en puissance tous les êtres. Si la matière n’est aucun des êtres, nécessairement elle n’est pas un être. Si elle n’est aucun des êtres, comment pourrait-elle être quelque chose en acte? Elle n’est donc aucun des êtres qui deviennent en elle. Mais qui l’empêche d’être quelque autre chose, puisque tous les êtres ne sont pas dans la matière? Si elle n’est aucun des êtres qui sont en elle, si ceux-ci sont réellement des êtres, la matière doit être le non-être. Étant conçue par l’imagination comme une chose informe (ἀνείδεόν τι)(24), elle ne saurait être une forme; elle ne peut donc être comptée parmi les formes comme être : raison nouvelle pour qu’elle soit considérée comme non-être. N’étant un être ni par rapport aux êtres ni par rapport aux formes, la matière est le non-être au plus haut degré. Puisqu’elle ne possède pas la nature des êtres véritables, qu’elle ne peut pas même arriver à être placée au nombre des objets appelés faussement des êtres (car elle n’est même pas, comme ces derniers, une image de la raison), dans quel genre de l’être la matière pourrait-elle être comprise? Si elle ne l’est dans aucun, comment pourrait-elle être quelque chose en acte?

Bréhier

4. En général, lorsqu’une chose est un être en puissance, elle possède sous un autre rapport l’existence en acte ; elle est une chose en acte, que l’on dit être en puissance relativement à autre chose. Mais la matière (et sous ce nom nous désignons ce qui est en puissance tous les êtres), comment peut-on dire qu’elle est elle-même un être en acte ? S’il en était ainsi, elle ne serait pas tous les êtres en puissance ; puisqu’elle n’est aucun de ces êtres, elle doit être un non-être. Si elle n’est aucun être, comment serait-elle en acte ? – elle n’est, dira-t-on, aucun des êtres qui sont engendrés en elle ; mais rien n’empêche qu’elle soit autre chose, si tous les êtres ne sont pas engendrés en elle. – C’est donc si elle n’est aucun des êtres engendrés en elle, et si ces êtres sont tous les êtres qu’elle est un non-être. D’autre part, puisqu’on l’imagine comme une chose sans forme, elle ne saurait être une forme, ni être comptée au nombre des formes ; à ce point de vue encore, elle est non être. Nonêtre dans les deux sens [comme être sensible et comme forme], elle est plusieurs fois non-être. Puisqu’elle est en dehors de la nature des êtres véritables, puisqu’elle ne peut pas non plus atteindre le degré de réalité des prétendus êtres sensibles, parce qu’elle n’est pas, comme ceux-là, une image de la raison, en quelle région de l’être la saisirait-on ? Et si on ne la saisit nulle part, comment serait-elle une chose en acte ?

Guthrie

MATTER IS NON-BEING, AND CAN NOT BE ANYTHING ACTUAL.

4. All the other objects (the sense-objects), which are something potentially, are also actually something else, which, in regard to the First, may be said to be potential existence. As to matter, which exists potentially in all beings, how could it actually be some of these beings? Evidently, it would then no longer be all beings potentially. If matter be none of the beings, it necessarily is not a being. If it be none of the beings, how could it actually be something? Consequently, matter is none of the beings that in it “become.” But might it not be something else, since all things are not in matter ? If matter be none of the beings which are therein, and if these really are beings, matter must be non-being. Since, by imagination, it is conceived as something formless, it could not be a form; as being, it could not be counted among the forms; which is an additional reason why it should be considered as non-being. As matter, therefore, is no “being” neither in respect of beings, nor of forms, matter is non-being in the highest degree. Since matter does not possess the nature of veritable beings, and since it cannot even claim a place among the objects falsely called beings (for not even like these is matter an image of reason), in what kind of being could matter be included? If it cannot be included in any, it can evidently not be something actually.

MacKenna

4. Now, in general anything that has a potentiality is actually something else, and this potentiality of the future mode of being is an existing mode.

But what we think of as Matter, what we assert to be the potentiality of all things, cannot be said to be actually any one being among beings: if it were of itself any definite being, it could not be potentially all.

If, then, it is not among existences, it must necessarily be without existence.

How, therefore, can it be actually anything?

The answer is that while Matter can not be any of the things which are founded upon it, it may quite well be something else, admitting that all existences are not rooted in Matter.

But once more, if it is excluded from the entities founded upon it and all these are Beings, it must itself be a Non-Being.

It is, further, by definition, formless and therefore not an Idea: it cannot then be classed among things of the Intellectual Realm, and so is, once more, a Non-Being. Falling, as regards both worlds, under Non-Being, it is all the more decidedly the Non-Being.

It has eluded the Nature of the Authentic Existences; it has even failed to come up with the things to which a spurious existence can be attributed – for it is not even a phantasm of Reason as these are – how is it possible to include it under any mode of Being?

And if it falls under no mode of Being, what can it actually be?