Míguez
32. Si no atribuimos ni a causas corpóreas ni a una libre decisión las influencias del cielo que recaen sobre nosotros, sobre los demás seres animados y, en general, sobre las cosas de la tierra, ¿qué otra causa podríamos invocar? En primer lugar, este universo es un solo ser animado que contiene en sí mismo todos los demás seres animados; en él se encuentra también un alma única, que llega a todas sus partes en cuanto que todos los seres son asimismo partes de él. Pues todo ser es una parte en el conjunto del universo sensible; y lo es, en efecto, en tanto que tiene un cuerpo, ya que, en lo que respecta a su alma, es también una parte en tanto que participa en el alma del universo. Decimos de los seres que participan sólo en esta alma que son partes del universo, pero afirmamos de los que participan en otra alma que no son ya únicamente partes del universo. En este sentido, no dejan de sufrir igualmente las acciones de los otros seres, en cuanto que encierran en sí mismos una parte del universo y reciben de él, además, todo lo que ellos tienen. Este universo es, por consiguiente, un ser que comparte el sufrimiento. Y así como en un animal las partes más alejadas son realmente próximas, como ocurre con las uñas, los cuernos y los dedos, así también son próximas en él las partes que no se tocan; porque, no obstante el intervalo y aunque la parte intermedia no sufra, esas mismas partes sufren la influencia de las que no son próximas. Tenemos el ejemplo de las cosas semejantes y no contiguas, separadas por algún intervalo: es claro que esas partes simpatizan entre sí en virtud de su semejanza, puesto que, aun manteniéndose alejadas, tienen necesariamente una acción a distancia. Siendo como es el universo un ser que culmina en la unidad, ninguna de sus partes puede estar tan alejada que no le sea próxima, dada la tendencia natural a la simpatía que existe entre las partes de un solo ser. Si el sujeto paciente es semejante al agente, la influencia que pueda recibir no le parece extraña; en cambio, cuando no es semejante esa misma pasión le parece extraña y no se muestra dispuesto a sufrirla. No conviene admirarse de que la acción de una cosa sobre otra resulte verdaderamente perjudicial, aun siendo el universo (como decimos) un solo ser animado; porque incluso en nosotros mismos, por la actividad que ejercen nuestros órganos, una parte puede ser dañada por otra, y eso ocurre con la bilis y la cólera de ella resultante, que atormentan y fustigan a las otras partes. También en el universo se da algo análogo a la cólera y a la bilis; así, en las plantas unas partes se oponen a otras hasta el punto de agostar la propia planta.
Pero este universo no es un solo ser animado, ya que en él pueden contemplarse varios seres. En tanto que ser uno, cada parte es conservada por la totalidad; en tanto que ser múltiple, cada parte, en concurrencia con las otras, es perjudicada frecuentemente por sus mismas diferencias. Porque es claro que mirando a su utilidad daña a las otras partes, verificando su nutrición gracias a las semejanzas y diferencias que mantiene con las demás partes y al esfuerzo natural que ella misma realiza. Así, pues, toma para sí lo que realmente es propio de otra parte y destruye a la vez todo cuanto es contrario a su naturaleza, por la favorable disposición hacia sí misma. Al realizar su acción ayuda a los seres que pueden aprovecharse de ella, pero destruye, o al menos daña, a aquellos otros seres que no pueden soportar su ímpetu, como se comprueba fácilmente en las plantas resecadas por el paso del fuego, o en los pequeños animales arrastrados o pisoteados por la carrera de los grandes. La génesis y la destrucción de todo esto, los cambios que, para bien o para mal, se originan con tal motivo, conforman la vida del ser animado universal, vida que continúa sin impedimento y con arreglo a la naturaleza. De modo que no es posible que cada ser viva como si existiese él solo, ya que, siendo una parte, no puede mirar únicamente hacia sí mismo sino que ha de hacerlo hacia el todo del que él forma precisamente parte. Y como cada parte es, a su vez, diferente, no puede poseer siempre condiciones propias de vida, que habrán de encontrarse en cambio en la vida única universal. Nada, pues, debe permanecer, si el universo es algo permanente y ha de encontrar su permanencia en la realización del movimiento.
Bouillet
XXXII. Puisque nous n’expliquons pas par des causes physiques (σωματικαῖς αἰτίας) ni par des déterminations volontaires (προαιρέσεσι) l’influence que le ciel exerce extérieurement sur nous, sur les autres animaux, et en général sur les choses terrestres, à quelle autre cause pouvons-nous raisonnablement la rapporter? — D’abord, il faut admettre que cet univers est un animal un (ζῶον ἕν), qui renferme en lui-même tous les animaux (103), et qu’il y a en lui une âme une (ψυχὴ μία), qui se communique à toutes ses parties, c’est-à-dire à tous les êtres qui sont des parties de l’univers. Or, tout être qui se trouve contenu dans le monde sensible est une partie de l’univers : d’abord il en est une partie par son corps, sans aucune restriction ; ensuite il en est encore une partie par son âme, mais seulement en tant qu’il participe [à la Puissance naturelle et végétative] de l’Âme universelle. Les êtres qui ne participent qu’à [la Puissance naturelle et végétative] de l’Âme universelle sont complètement des parties de l’univers (104). Ceux qui participent à une autre Âme [à la Puissance supérieure de l’Âme universelle] ne sont pas complètement des parties de l’univers [ils sont indépendants par leur âme raisonnable] ; mais ils éprouvent des passions par l’action des autres êtres, en tant qu’ils ont quelque chose de l’univers [en tant que, par leur âme irraisonnable, ils participent à la Puissance naturelle et végétative de l’univers] et en proportion même de ce qu’ils ont ainsi de l’univers. Cet univers est donc un animal un et sympathique à lui-même (105). Les parties qui semblent éloignées n’en sont pas moins proches, comme, dans chaque animal, les cornes, les ongles, les doigts, les organes éloignés les uns des autres, ressentent, malgré l’intervalle qui les sépare, l’affection éprouvée par l’un d’eux (106). En effet, dès que des parties sont semblables, lors même qu’elles se trouvent séparées par un intervalle au lieu d’être placées les unes à côté des autres, elles sympathisent en vertu de leur similitude, et l’action de celle qui est éloignée se fait sentir à toutes les autres. Or, dans cet univers, qui est un animal et qui forme un être un, il n’est point de chose assez éloignée par la place qu’elle occupe pour n’être pas proche à cause de la nature de cet être que son unité rend sympathique à lui-même. Quand l’être qui pâtit est semblable à celui qui agit, il éprouve une passion conforme à sa nature ; s’il en est différent, il éprouve une passion étrangère à sa nature et pénible. Il n’est pas étonnant que, quoique l’univers soit un, une de ses parties puisse exercer sur une autre une action nuisible, puisqu’il nous arrive souvent à nous-mêmes qu’une de nos parties en blesse une autre par son action, que la bile, par exemple, mettant la colère en mouvement, écrase et déchire par suite quelque autre partie du corps (107). Or, on retrouve dans l’univers quelque chose d’analogue à la bile qui excite la colère (108), ainsi qu’aux autres parties qui composent le corps de l’homme. Il y a également dans les végétaux certaines choses qui font obstacle à d’autres et qui même les détruisent. Or le monde forme non seulement un animal, mais encore une pluralité d’animaux : chacun d’eux, en tant qu’il ne fait qu’un avec l’univers, est conservé par lui; mais, en tant qu’il entre en relations avec la foule des autres animaux, il en peut blesser un ou en être blessé, le faire servir à son usage ou s’en nourrir, parce qu’il en diffère autant qu’il lui ressemble, que le désir naturel de sa conservation le porte à s’approprier ce qui lui est conforme et à détruire dans son propre intérêt ce qui lui est contraire. Enfin, chaque être, en remplissant son rôle dans l’univers, est utile à ceux qui peuvent profiter de son action, blesse ou détruit ceux qui ne peuvent la supporter : ainsi les végétaux sont desséchés par le passage du feu, les petits animaux sont entraînés ou foulés parles grands. Cette génération et cette corruption, cette amélioration et cette détérioration des choses
rendent facile et naturelle la vie de l’univers considéré comme un seul animal. En effet, il n’était pas possible que les êtres particuliers qu’il contient vécussent comme s’ils étaient seuls, qu’ils eussent leur fin en eux-mêmes et ne servissent qu’à eux-mêmes : puisqu’ils ne sont que des parties, ils doivent, comme tels, concourir à la fin du tout dont ils sont les parties ; enfin, comme ils sont différents, ils ne sauraient conserver chacun leur vie propre, parce qu’ils sont contenus dans l’unité de la vie universelle; ils ne sauraient non plus demeurer tout à fait dans le même état, parce que l’univers doit posséder la permanence et que, pour lui, la permanence consiste à être toujours en mouvement.
Guthrie
HAVING CONFUTED ASTROLOGY AND DEVILTRY, WORLD INFLUENCE IS ATTRIBUTED TO THE WORLD-SOUL.
32. Since the influence exteriorly exercised by the heavens on us, on animals, and on human affairs generally has been excluded from physical causes (of astrology) and from voluntary decisions of divinities, it remains for us to find some cause to which it may reasonably be attributed. First, we will have to admit that this universe is a single living being, which contains within its own organism all living beings; and that it contains a single Soul, which is communicated to all its parts; namely, to all beings that form part of the universe. Now every being that is contained in the sense-world is a part of the universe. First, and unrestrictedly, it is a part of the universe by its body. Then, it is again part of the universe by its soul, but only so far as it participates (in the natural and vegetative power) of the universal Soul. The beings which only participate in (the natural and vegetative power) of the universal Soul are completely parts of the universe. Those who participate in another soul (the superior power of the universal Soul), are not completely parts of the universe (because they are independent by their rational souls); but they experience passions by the actions of the other beings, as far as they have something of the universe (so far as by their irrational souls, they participate in the natural and vegetative power of the universe), and in the proportion in which they possess some part of the universe. This universe is therefore a single living being that is self-sympathetic. The parts that seem distant are not any the less near, as, in each animal, the horns, nails, fingers, the organs at distance from each other, feel, in spite of the interval which separates them, the affection experienced by any other one of them. In fact, as soon as the parts are similar, even when they are separated by an interval instead of being placed by each others’ side, they sympathize by virtue of this their similarity, and the action of the distant one is felt by all the others. Now in this universe which is a single living being, and which forms a single organism, there is nothing distant enough in place not to be near because of the nature of this being whose unity makes it self-sympathetic. When the suffering being resembles the acting one, it experiences a passion conformable to its nature; when on the contrary it differs, it experiences a passion that is foreign to its nature, and painful. It is therefore not surprising that though the universe be single, one of its parts can exert on another a harmful influence, since it often happens to ourselves that one of our parts wounds another by its action; as for instance, that the bile, setting anger in motion, should crush and tear some other part of the body. Now something analogous to this bile which excites anger, and to other parts that form the human body, is discovered in the universe. Even in plants there are certain things which form obstacles to others, and even destroy them. Now the world forms not only a single animal, but also a plurality of animals; each of them, as far as it has a share in the singleness of the universe, is preserved thereby; but, in so far as this animal enters into the multiplicity of some other animal, he can wound it, or be wounded by it, make use of it, or feed on it, because it differs from itself as much as it resembles itself; because the natural desire of self-preservaflon leads us to appropriate what is suitable to itself, and in its own interest to destroy what is contrary thereto. Finally, each being, fulfilling its part in the universe, is useful to those that can profit by its action, and wounds or destroys those who cannot support it; thus plants are scorched by the passage of fire, and the little animals are dragged along or trampled by the greater. This generation and this corruption, this betterment and deterioration of things render easy and natural the life of the universe considered as a single living being. Indeed, it would not otherwise have been possible that the particular beings it contains should have lived as if they were alone, should possess their ends in themselves, and should live only for themselves; since they are only parts, they must, as such, concur in the ends of the whole of which they are parts; and, so far as they are different, they could not each preserve its own life, because they are contained in the unity of the universal life; neither could they entirely remain in the same state, because the universe must possess permanence, and because of the universe, permanence consists in ever remaining in motion.
MacKenna
32. If we can trace neither to material agencies [blind elements] nor to any deliberate intention the influences from without which reach to us and to the other forms of life and to the terrestrial in general, what cause satisfactory to reason remains?
The secret is: firstly, that this All is one universally comprehensive living being, encircling all the living beings within it, and having a soul, one soul, which extends to all its members in the degree of participant membership held by each; secondly, that every separate thing is an integral part of this All by belonging to the total material fabric – unrestrictedly a part by bodily membership, while, in so far as it has also some participation in the All. Soul, it possesses in that degree spiritual membership as well, perfect where participation is in the All-Soul alone, partial where there is also a union with a lower soul.
But, with all this gradation, each several thing is affected by all else in virtue of the common participation in the All, and to the degree of its own participation.
This One-All, therefore, is a sympathetic total and stands as one living being; the far is near; it happens as in one animal with its separate parts: talon, horn, finger, and any other member are not continuous and yet are effectively near; intermediate parts feel nothing, but at a distant point the local experience is known. Correspondent things not side by side but separated by others placed between, the sharing of experience by dint of like condition – this is enough to ensure that the action of any distant member be transmitted to its distant fellow. Where all is a living thing summing to a unity there is nothing so remote in point of place as not to be near by virtue of a nature which makes of the one living being a sympathetic organism.
Where there is similarity between a thing affected and the thing affecting it, the affection is not alien; where the affecting cause is dissimilar the affection is alien and unpleasant.
Such hurtful action of member upon member within one living being need not seem surprising: within ourselves, in our own activities, one constituent can be harmed by another; bile and animal spirit seem to press and goad other members of the human total: in the vegetal realm one part hurts another by sucking the moisture from it. And in the All there is something analogous to bile and animal spirit, as to other such constituents. For visibly it is not merely one living organism; it is also a manifold. In virtue of the unity the individual is preserved by the All: in virtue of the multiplicity of things having various contacts, difference often brings about mutual hurt; one thing, seeking its own need, is detrimental to another; what is at once related and different is seized as food; each thing, following its own natural path, wrenches from something else what is serviceable to itself, and destroys or checks in its own interest whatever is becoming a menace to it: each, occupied with its peculiar function, assists no doubt anything able to profit by that, but harms or destroys what is too weak to withstand the onslaught of its action, like fire withering things round it or greater animals in their march thrusting aside or trampling under foot the smaller.
The rise of all these forms of being and their modification, whether to their loss or gain, all goes to the fulfillment of the natural unhindered life of that one living being: for it was not possible for the single thing to be as if it stood alone; the final purpose could not serve to that only end, intent upon the partial: the concern must be for the whole to which each item is member: things are different both from each other and in their own stages, therefore cannot be complete in one unchanging form of life; nor could anything remain utterly without modification if the All is to be durable; for the permanence of an All demands varying forms.