Plotino – Tratado 31,6 (V, 8, 6) — A verdade é conhecida intuitivamente

Míguez

6. A esto llegaron, en mi opinión, los sabios de Egipto, bien medio de una ciencia exacta, bien de una manera natural. Y así, respecto a las cosas que quieren mostrar con sabiduría, no se sirven de tipos de letras que se desenvuelven en discursos y en proposiciones, representando a la vez sonidos y palabras, sino que dibujan imágenes, cada una de las cuales se refiere a una cosa distinta. Estas imágenes son grabadas en los templos para dar a conocer el detalle de cada cosa, modo que cada uno de los signos constituye una ciencia y una sabiduría, una cosa aprehendida de una vez y no algo parecido a un pensamiento o a una deliberación. De esta sabiduría conjunta proviene a continuación una imagen que se desenvuelve en otra cosa y que aparece formulada en un decurso de pensamiento que descubre las causas por las que cosas son, todo lo cual hace que se admire la belleza de lo que así está dispuesto. Quien conozca estas cosas tiene que mostrar su admiración ante una sabiduría que, sin poseer las causas por las que los seres son lo que son, pone realmente estas causas al descubierto para todos aquellos que proceden según ella. Si, pues, se nos descubre una belleza así, mostrándose tal como debe ser apenas con esfuerzo reflexivo, o sin que en absoluto apelemos a él, será necesario que esta belleza exista antes de toda reflexión; lo que puede aplicarse al universo — y entendamos lo que yo quiero decir con respecto a un ejemplo único y grande, que se adapta a todos los demás —.

Bouillet

VI. Les sages de l’Egypte me paraissent avoir fait preuve d’une science consommée ou d’un merveilleux instinct, quand, pour nous révéler leur sagesse, ils n’eurent point recours aux lettres qui expriment des mots et des propositions, qui représentent des sons et des énoncés, mais qu’ils figurèrent les objets par des hiéroglyphes (ἀγάλματα) et désignèrent symboliquement chacun d’eux par un emblème particulier dans leurs mystères; ainsi, chaque hiéroglyphe constituait une espèce de science ou de sagesse, et mettait la chose sous les yeux d’une manière synthétique, sans conception discursive ni analyse; ensuite, cette notion synthétique était reproduite par d’autres signes qui la développaient (25), l’exprimaient discursivement, dénonçaient les causes pour lesquelles les choses sont ainsi faites, quand leur belle disposition excite l’admiration. Aussi admirerat-on la sagesse des Égyptiens si l’on considère comment, ne possédant pas les causes des essences, elle a pu disposer cependant les choses de manière qu’elles soient conformes aux causes des essences.

Donc, si quelqu’un trouve que toutes choses sont bien telles qu’elles sont dans ce monde (vérité difficile, impossible peut-être à démontrer (26]], à plus forte raison il faut admettre, avant tout examen et toute discussion, que toutes choses sont bien telles qu’elles sont dans le monde intelligible. Appliquons à un grand exemple cette vérité qui s’applique à tout.

Bréhier

6. C’est ce qu’ont saisi, me semble-t-il, les sages de l’Égypte, que ce soit par une science exacte ou spontanément : pour désigner les choses avec sagesse, ils n’usent pas de lettres dessinées, qui se développent en discours et en propositions et qui représentent des sons et des paroles ; ils dessinent des images, dont chacune est celle d’une chose distincte ; ils les gravent dans les temples pour désigner tous les détails de cette chose ; chaque signe gravé est donc une science, une sagesse, une chose réelle, saisie d’une seul coup, et non lune suite de pensées comme] un raisonnement ou une délibération. C’est ensuite que de cette sagesse où tout est ensemble vient une image qui est en autre chose, toute déroulée, qui se formule en une suite de pensées, qui découvre les causes pour lesquelles les choses sont ce qu’elles sont, qui fait admirer la beauté d’une pareille disposition. Quiconque connaît ces questions, dira certainement son admiration pour une sagesse qui, sans posséder les causes par lesquelles les êtres sont ce qu’ils sont, l’ait pourtant découvrir ces causes à ceux qui se conforment à elle. Si donc l’on découvre une beauté pareille, qui nous est apparue ce qu’elle doit être, presque sans recherche réfléchie au même sans recherche du tout, il faut aussi que cette beauté existe avant toute recherche et avant toute réflexion : ainsi l’univers (saisissons ce que je veux dire sur un exemple unique, assez ample pour s’appliquer à tous les cas).

Guthrie

BY A PUN, EGYPTIAN WISDOM IS ADDUCED AS A SYMBOL.

6. The sages of Egypt seem to me to have shown either a consummate insight or a marvellous instinct when, in order to reveal to us their wisdom, they did not, to express words and propositions, make use of letters representing sounds and expressions, but symbolized objects by hieroglyphics, and in their mysteries symbolically designated each of them by a particular emblem. Thus each hieroglyphic sign constituted a kind of science or wisdom; and without discursive conception or analysis places the thing under the eyes in a synthetic manner. Later, this synthetic notion was reproduced by other signs which developed it expressing it discursively, declaring the causes of the constitution of things, wherever their beautiful disposition excited admiration. The wisdom of the Egyptians is best seen in this, that though they did not possess the causes of (essential) beings, (their writing) was able to express everything so as to harmonize with the causes of essential “Being.”

RESEMBLANCE OF EARTHLY THINGS TO THE INTELLIGIBLE IS THE BASIS OF THE RESEMBLANCE OF THE INTELLIGIBLE TO THE EARTHLY.

If therefore all (celestial) entities resemble earthly objects — a truth which is perhaps impossible to demonstrate, so much the more must we, before any examination or discussion, premiss that all (earthly) objects resemble those which exist in the intelligible world. This truth, which applies to everything, may perhaps best be understood by an important example.

MacKenna

6. Similarly, as it seems to me, the wise of Egypt – whether in precise knowledge or by a prompting of nature – indicated the truth where, in their effort towards philosophical statement, they left aside the writing-forms that take in the detail of words and sentences – those characters that represent sounds and convey the propositions of reasoning – and drew pictures instead, engraving in the temple – inscriptions a separate image for every separate item: thus they exhibited the mode in which the Supreme goes forth.

For each manifestation of knowledge and wisdom is a distinct image, an object in itself, an immediate unity, not as aggregate of discursive reasoning and detailed willing. Later from this wisdom in unity there appears, in another form of being, an image, already less compact, which announces the original in an outward stage and seeks the causes by which things are such that the wonder rises how a generated world can be so excellent.

For, one who knows must declare his wonder that this Wisdom, while not itself containing the causes by which Being exists and takes such excellence, yet imparts them to the entities produced in Being’s realm. This excellence whose necessity is scarcely or not at all manifest to search, exists, if we could but find it out, before all searching and reasoning.

What I say may be considered in one chief thing, and thence applied to all the particular entities: