Plotino – Tratado 3,2 (III, 1, 2) — As causas distantes, exame e refutação das diferentes opiniões.

Míguez

2. El concederse descanso cuando se ha llegado a estas cosas y el no querer ir más allá, es tal vez muestra de negligencia y equivale a no escuchar a los que se acercan a las causas primeras, que van mas allá de todo esto. Pues, ¿por qué de dos seres nacidos en las mismas circunstancias, por ejemplo en ocasión de la salida de la luna, el uno se convierte en un ladrón y el otro no? ¿Por qué, en circunstancias semejantes, uno de estos seres contrae la enfermedad y el otro no? ¿Por qué, en fin, luego de realizados los mismos trabajos, el uno termina enriquecido y el otro pobre? Es claro que para las diferencias entre las costumbres, los caracteres y las suertes convendrá ascender a las causas más lejanas; y nunca se detendrán en los hechos aquellos que hablan de unos principios corpóreos, como por ejemplo los átomos. El movimiento de los átomos, sus choques y las relaciones que mantienen entre sí explican para ellos las mismas relaciones entre las cosas, los estados que tienen lugar en éstas y su nacimiento, así como su privativa constitución, sus acciones y sus pasiones. Nuestras tendencias y disposiciones también encuentran ahí su raíz; de modo que se da una necesidad proveniente de los átomos y que viene a introducirse en los seres. ¿Podría entonces considerarse como principios otros cuerpos que no fuesen los átomos, si de ellos se hace provenir todas las cosas y a los seres mismos se les tiene como esclavos de una necesidad que deriva de los átomos?1 Otros hay, en cambio, que se dirigen al principio del universo, haciendo proceder todo de él, como de una causa que se presenta de manera regular y que no solamente es motora sino incluso productora de los seres. Para los que esto sostienen el principio es el destino y también la causa más alta, dependiendo de su disposición no sólo todas las demás cosas que acontecen en el universo, sino también nuestros propios pensamientos, al modo como en el animal cada una de sus partes dispone de un movimiento que no ha de atribuirse a éstas, sino a la parte principal del alma que se da en el animal. Otros se refieren aún al movimiento de traslación del universo, que lo abarca todo y lo produce todo por si mismo, tanto por las relaciones que adoptan los planetas y los astros como por las figuras que se originan de su mismo trato; para lo cual no dudan en dar crédito a las predicciones, pues ahí fundamentan ellos todas las cosas que ocurren.

Ciertamente, cuando se habla del intercambio de relaciones de unas causas con otras y del encadenamiento que esto supone con un principio superior, decir también que unas cosas se siguen de otras y que se reducen a éstas, pues sin ellas no se explicarían dado que lo que viene después está sometido a lo que le precede, esto, realmente, parece introducir una otra forma de destino. Si dividimos en dos esta doctrina, no nos alejaremos en modo alguno de la verdad. Porque los unos hacen depender todas las cosas de una sola realidad, y no así, en cambio, los otros. Al referirnos a estas cosas, nuestro razonamiento se dirigirá antes de nada a los primeros, para examinar seguidamente las ideas de los otros.

Bouillet

[2] S’arrêter une fois qu’on est arrivé à ces causes, et ne pas vouloir remonter plus haut, c’est montrer de la paresse d’esprit, c’est ne pas écouter les sages qui enseignent à s’élever aux causes premières, aux principes su- 6 prêmes. Pourquoi, en effet, dans les mêmes circonstances, dans la pleine lune, par exemple, celui-ci a-t-il volé et celui-là ne l’a-t-il pas fait? Pourquoi, sous la même influence du ciel, l’un a-t-il été malade, et l’autre ne l’a-t-il pas été? Pourquoi celui-là s’est-il enrichi et cet autre s’est-il appauvri en employant les mêmes moyens? La diversité des mœurs, des caractères, des fortunes nous enseigne à chercher des causes plus éloignées. Aussi, les philosophes ne se sont-ils jamais arrêtés [aux causes prochaines].

Les uns (09) qui admettent des principes matériels, tels que les atomes, et qui expliquent tout par leur mouvement, leurs chocs, leurs combinaisons, prétendent que tout ce qui existe et tout ce qui arrive a pour cause l’agencement de ces atomes, leurs actions et leurs passions. Bien plus, dans cette théorie, nos appétits et nos dispositions dépendent des atomes. Ces philosophes étendent donc à tout ce qui existe la nécessité qui se trouve dans la nature de ces principes et dans leurs effets. Quant à ceux qui adoptent d’autres principes corporels (10) et qui leur rapportent tout, ils soumettent encore de cette manière les êtres à la nécessité [qui est inhérente à ces principes corporels].

Il en est d’autres (11) qui, s’élevant jusqu’au principe de l’univers, en font tout dériver : ils disent que ce principe pénètre tout, meut tout, produit tout. Ils le nomment le Destin (εἰμαρμένη), la Cause suprême (κυριωτάτη αἰτία) . Ils lui rapportent tout ; ils font naître de ses mouvements, non seulement les choses qui deviennent, mais nos pensées mêmes : c’est ainsi que les membres d’un animal ne se meuvent pas par eux–mêmes, mais reçoivent l’impulsion du principe dirigeant (τὸ ἡγεμονοῦν) (12) qui est en eux.

Quelques-uns (13) expliquent tout par le mouvement circulaire du ciel, par les positions relatives des planètes et des étoiles, et par les figures qu’elles forment entre elles. Ils se fondent sur ce qu’on a coutume d’en tirer des conjectures pour l’avenir.

Il en est encore qui définissent le Destin d’une autre manière (14) : Le Destin, disent-ils, consiste dans l’enchaînement des causes (ἡ τῶν αἰτίων ἐπιπλοκή πρὸς ἄλληλα), dans leur connexion qui remonte à l’infini (ὁ ἄνωθεν εἱρμὸς) et par laquelle tout fait postérieur est la conséquence d’un fait antérieur. Ainsi les choses qui suivent se rapportent à celles qui précèdent, en sont les effets et en dépendent nécessairement. Il y a d’ailleurs parmi ces philosophes deux manières de concevoir le Destin : les uns veulent que tout dépende d’un seul principe, les autres rejettent cette opinion. Nous en parlerons plus loin.

Nous allons commencer par examiner le système dont nous avons parlé en premier; nous passerons ensuite aux autres.

Bréhier

2. Se reposer quand on est arrivé là et ne pas vouloir aller plus haut, c’est être paresseux ou ne pas écouter ceux qui remontent aux causes premières, situées au delà. Pourquoi, de deux individus nés dans les mêmes circonstances, par exemple au lever de la lune, l’un commet-il un vol et non pas l’autre ? Pourquoi, sous des influences semblables du milieu, l’un tombe-t-il malade et non pas l’autre ? Pourquoi le même travail conduit-il l’un à la fortune et l’autre à la pauvreté ? Pour les différences entre les moeurs, les caractères et les sorts, on croit devoir remonter à des causes lointaines. Jamais l’on ne s’arrête aux faits ; mais les uns posent des principes corporels, comme des atomes ; pour eux, les rapports des choses, leurs états et leur naissance sont l’effet du mouvement des atomes, de leurs chocs et de leur entrelacement comme en sont l’effet, la constitution, les actions et les passions des choses ; nos tendances et nos dispositions dépendent aussi de l’action de ces principes. Il y a là une nécessité qui résulte des atomes, et que l’on introduit dans les êtres. Admettrait-on, comme principes, des corps autres que les atomes, si l’on en fait provenir toute chose, l’on rend aussi les êtres esclaves d’une nécessité dérivée de ces corps. D’autres, remontant au principe de l’univers, déduisent tout de ce principe, et font de lui une cause qui pénètre toutes choses, cause non seulement motrice, mais productrice des êtres ; pour eux, le principe est le destin et la cause souveraine ; des modes de son mouvement dépendent non seulement les autres événements de l’univers, mais encore nos propres pensées ; comme dans un animal chaque partie a un mouvement qui vient non d’elle-même, mais de la partie principale de l’âme qui est en lui. D’autres parlent du mouvement de translation de l’univers, qui contient toute chose et produit tout par son action, par les rapports mutuels de position des planètes et des astres, et les figures qui en résultent ; et ils invoquent les prédictions fondées sur ces rapports ; de là proviennent, selon eux, tous les événements. D’autre part, parler de l’implication des causes les unes dans les autres et du lien qui leur vient d’un principe supérieur, dire que les conséquents suivent toujours des antécédents, qu’ils se ramènent à eux, que sans eux ils ne seraient pas et que l’état postérieur est soumis à l’état antérieur, c’est manifestement une autre manière d’introduire le destin. En divisant en deux cette doctrine, on ne s’écartera donc pas de la vérité. Car les uns rattachent tout à une réalité unique, et non les autres, comme nous le dirons plus tard. Maintenant notre argumentation doit aller aux premiers ; il faudra ensuite examiner les idées des autres.

Guthrie

PROXIMATE CAUSES ARE UNSATISFACTORY; WE MUST SEEK THE ULTIMATE ONES.

2. To stop, on arriving at these causes, and to refuse further analysis, is to exhibit superficiality. This is against the advice of the sages, who advise ascending to the primary causes, to the supreme principles. For example, why, during the full moon, should the one<one man steal, and the other one not steal ? Or, why, under the same influence of the heavens, has the one, and not the other, been sick? Why, by use of the same means, has the one become rich, and the other poor? The difference of dispositions, characters, and fortunes force us to seek ulterior causes, as indeed the sages have always done.

MATERIALISTS SUPPORT DETERMINISM.

Those sages who (like Leucippus, Democritus and Epicurus) assumed material principles such as the atoms, and who explain everything by their motion, their shock and combinations, pretend that everything existent and occurring is caused by the agency of these atoms, their “actions and reactions.” This includes, according to them, our appetites and dispositions. The necessity residing in the nature of these principles, and in their effects, is therefore, by these sages, extended to everything that exists. As to the (Ionic Hylicists), who assume other physical (ultimate) principles, referring everything to them, they thus also subject all beings to necessity.

HERACLITUS, THOUGH MORE SPIRITUAL, IS ALSO DETERMINIST.

There are others (such as Heraclitus), who, seeking the (supreme) principle of the universe, refer everything to it; saying that this principle penetrates, moves, and produces everything. This they call Fate, and the Supreme Cause. From it they derive everything; its motions are said to give rise not only to the things that are occurring, but even our thought. That is how the members of an animal do not move themselves, but receive the stimulus from the “governing principle” within them.

THE ASTROLOGERS MAKE COSMIC DEDUCTIONS FROM PROGNOSTICATION.

Some (of the astrologers) explain everything by the circular motion of the heavens, by the relative positions of the planets and stars, and by their mutual aspects (or, relations). They base this (principle) on the prevalent habit of deducing therefrom conjectures about futurity.

THE STOIC DETERMINISM IS BASED ON VARIOUS THEORIES.

Others (like the Stoic Chrysippus) define Fate otherwise: it is “the concatenation of causes” in “their connection towards the infinite,” by which every posterior fact is the consequence of an anterior one. Thus the things that follow relate to the things that precede, and, as their effects, necessarily depend thereupon, amidst these (Stoic) philosophers there are two conceptions of Fate: some consider that everything depends from a single principle, while others do not. These views we shall study later.

We shall first examine the system with which we began; later we shall review the others.

MacKenna

2. But to halt at these nearest determinants, not to be willing to penetrate deeper, indicates a sluggish mind, a dullness to all that calls us towards the primal and transcendent causes.

How comes it that the same surface causes produce different results? There is moonshine, and one man steals and the other does not: under the influence of exactly similar surroundings one man falls sick and the other keeps well; an identical set of operations makes one rich and leaves another poor. The differences amongst us in manners, in characters, in success, force us to go still further back.

Men therefore have never been able to rest at the surface causes.

One school postulates material principles, such as atoms; from the movement, from the collisions and combinations of these, it derives the existence and the mode of being of all particular phenomena, supposing that all depends upon how these atoms are agglomerated, how they act, how they are affected; our own impulses and states, even, are supposed to be determined by these principles.

Such teaching, then, obtrudes this compulsion, an atomic Anagke, even upon Real Being. Substitute, for the atoms, any other material entities as principles and the cause of all things, and at once Real Being becomes servile to the determination set up by them.

Others rise to the first-principle of all that exists and from it derive all they tell of a cause penetrating all things, not merely moving all but making each and everything; but they pose this as a fate and a supremely dominating cause; not merely all else that comes into being, but even our own thinking and thoughts would spring from its movement, just as the several members of an animal move not at their own choice but at the dictation of the leading principle which animal life presupposes.

Yet another school fastens on the universal Circuit as embracing all things and producing all by its motion and by the positions and mutual aspect of the planets and fixed stars in whose power of foretelling they find warrant for the belief that this Circuit is the universal determinant.

Finally, there are those that dwell on the interconnection of the causative forces and on their linked descent – every later phenomenon following upon an earlier, one always leading back to others by which it arose and without which it could not be, and the latest always subservient to what went before them – but this is obviously to bring in fate by another path. This school may be fairly distinguished into two branches; a section which makes all depend upon some one principle and a section which ignores such a unity.

Of this last opinion we will have something to say, but for the moment we will deal with the former, taking the others in their turn.

  1. Contraposición clara de la teoría de los cuatro elementos a la teoría atomística.[]