Plotino – Tratado 38,6 (VI, 7, 6) — A forma do homem, a razão do homem e o homem sensível

Míguez

6. ¿Pero vamos a admitir que en esa alma superior se dé la facultad de sentir? Eso afirmamos y, además, que tiene las sensaciones del mundo inteligible y tal como allí se ofrecen. Por ello, podemos damos cuenta de una armonía sensible; y ello hace también que al recibirla el hombre sensible por los sentidos la haga corresponder a la armonía de aquel mundo, de la misma manera que busca corresponder el fuego sensible a ese fuego inteligible, percibido por el alma superior a través de su relación natural con él. Si los cuerpos son realmente así en el mundo inteligible, para el alma serán objeto de sensación y de percepción. Y como el hombre, o el alma dispuesta en esa forma, es capaz de percibirlos, también los percibirá el hombre posterior, esto es su imagen, que contiene las razones de aquél en imagen.

El hombre que se da en la inteligencia es el hombre que precede a todos. Es él el hombre que ilumina a un segundo hombre; y este segundo hombre el que ilumina a un tercero. Pero este último hombre, a su vez, posee a todos los demás hombres, no porque proceda de ellos, sino por estar junto a ellos. Así, unas veces nuestros actos derivan del último de estos hombres, otras vienen del anterior, y otras aun se originan en el hombre primero de todos. Cada uno de nosotros será en cada caso uno de los tres hombres por el que actúa. Cada uno poseerá en cierto sentido a estos tres hombres, pero en otro sentido no los poseerá. Cuando la tercera vida o la vida del tercer hombre se separa del cuerpo, si es que la segunda vida la acompaña pero sin separarse por ello de los seres superiores, dícese que la una se encuentra donde se encuentra la otra. Pero, cuando toma un cuerpo de bestia, quedamos realmente admirados y nos preguntamos cómo es ello posible, siendo ella como es la razón de un hombre. No hay otra razón sino la de que ella lo es todo, bien que unas veces actúe de una manera y otras de otra. Y así, cuando es pura y todavía no ha conocido el mal, quiere ser hombre y lo es efectivamente. Esto es lo mejor para ella y ella hace entonces lo mejor. Pero he aquí que antes que al hombre forma unos genios semejantes al hombre; y por encima de éstos queda aún un hombre o genio superior 1, o mejor todavía un dios. Este genio es como una imagen de Dios, referida a Dios lo mismo que un hombre del segundo rango se refiere al hombre superior. Dícese al hombre superior y no a Dios, porque se da aquí una diferencia que afecta a las almas, aun siendo del mismo rango. Conviene, pues, entender con el nombre de genio esa especie a la que Platón da esta denominación. Pero, cuando el alma que remontaba al mundo inteligible, por su condición de hombre, escoge la naturaleza de un cuerpo de bestia, según el dictado del alma inferior, da entonces la razón del animal. Posee, por tanto, esa razón, pero su acto es necesariamente peor.

Bouillet

VI. Comment donc la puissance sensitive est-elle dans l’âme supérieure [dans l’âme raisonnable] ?— Elle est en elle comme les choses sensibles sont dans le monde intelligible. C’est ainsi que [par cette puissance sensitive] l’âme sent l’harmonie sensible, parce que l’homme sensitif [percevant par la sensibilité contenue dans l’âme raisonnable] ramène à l’harmonie intelligible tout ce qui lui est inférieur. Le feu d’ici-bas a de la ressemblance avec le feu qui est là-haut et que l’âme supérieure sentait [avant d’être ici-bas] d’une manière conforme à la nature de ce feu 2. Si les corps qui sont ici-bas étaient aussi là-haut, l’âme supérieure les sentirait et les percevrait. L’homme qui existe là-haut est une âme disposée de telle façon (ταιαύτη), capable de percevoir ces objets : de là vient que l’homme du dernier degré [l’homme sensitif], étant l’image de l’homme qui existe là-haut, a des raisons [des facultés] qui sont aussi les images [des facultés que possède l’homme supérieur]. L’homme qui existe dans l’Intelligence divine constitue l’homme supérieur à tous les hommes. Il illumine le second [l’homme raisonnable], qui à son tour illumine le troisième [l’homme sensitif]. L’homme du dernier degré possède en quelque sorte les deux autres : il n’est pas produit par eux, il leur est plutôt uni. L’homme qui nous constitue a pour acte l’homme du dernier degré. Celui-ci reçoit quelque chose du second; et le second tient du premier son acte 3. Chacun de nous est ce qu’il est selon l’homme d’après lequel il agit [est intellectuel, raisonnable, sensitif, selon qu’il exerce l’intelligence, la raison discursive ou la sensibilité]. Chacun de nous possède les trois humilies en un sens [en puissance], et ne les possède pas en un autre sens [en acte ; c’est-à-dire n’exerce pas simultanément l’intelligence, la raison et la sensibilité].

Quand la troisième vie [la puissance sensitive], qui constitue le troisième homme, est séparée du corps, si la vie qui la précède [la raison discursive] l’accompagne sans être toutefois séparée du monde intelligible, alors on dit que la seconde est partout où est la troisième. Il peut sembler étonnant que cette dernière, en passant dans le corps d’une brute, entraîne avec elle celte partie qui est l’essence de l’homme. C’est que cette essence était toutes choses [en puissance] ; seulement, dans des temps différents elle agit par des facultés différentes. En tant qu’elle est pure, qu’elle n’est point encore dépravée, elle veut constituer un homme, et c’est un homme en effet qu’elle constitue: car donner un homme est meilleur [que de former une brute], et elle fait ce qui est meilleur. Elle forme aussi des démons de l’ordre supérieur, mais qui sont encore conformes à l’essence qui constitue l’homme. L’homme [intellectuel] qui est avant cette essence est plus démonique encore ; ou plutôt il est déjà Dieu. Le démon attaché à Dieu en est une image, comme l’homme sensitif est l’image de l’homme intellectuel dont il dépend : car il ne faut pas regarder comme Dieu le principe auquel se rattache immédiatement l’homme. Ici se trouve en effet une différence semblable à celle qui existe entre les âmes, quoiqu’elles appartiennent toutes au même ordre 4. Il faut d’ailleurs appeler espèce des démons ces démons que Platon nomme simplement démons 5. Enfin, quand l’âme supérieure accompagne l’âme inférieure qui a choisi la condition de brute, l’âme inférieure qui était liée à l’âme supérieure (lors même qu’elle constituait un homme) développe la raison [séminale] de l’animal [dont elle a choisi la condition] : car elle possède en elle-même cette raison ; c’est son acte inférieur.

Guthrie

THE THREE MEN IN EACH OF US.

6. What is the relation of the sense-power within the superior Soul (or, in the rational soul)? Intelligible sensation perceives (intelligible) objects that, speaking strictly, are not sensible, and corresponds to the (intelligible) manner in which they are perceivable. Thus (by this intelligible sense-power) the Soul perceives the supersensual harmony and also the sensual, but in a manner such as the sense-man perceives it, relating it so far as possible to the superior harmony, just as he relates the earthly fire to the intelligible Fire, which is above, and which the superior Soul felt in a manner suitable to the nature of this fire. If the bodies which are here below were up there also, the superior Soul would feel them and perceive them. The man who exists on high is a Soul disposed in some particular manner, capable of perceiving these objects; hence the man of the last degree (the sense-man) being the image of the intelligible Man, has reasons (faculties) which are also images (faculties possessed by the superior Man). The man who exists in the divine Intelligence constitutes the Man superior to all men. He illuminates the second (the reasonable man), who in his turn illuminates the third (the sense-man). The man of this last degree somewhat possesses the two others; he is not produced by them, he is rather united to them. The man who constitutes us actualizes himself as the man of the last degree. The third receives something of the second; and the second is the actualization of the first. Each man’s nature depends on the “man” according to whom he acts (the man is intellectual, reasonable, or sensual according as he exercises intelligence, discursive reason, or sensibility). Each one of us possesses the three men in one sense (potentially); and does not possess them in another (in actualization; that is, he does not simultaneously exercise intellect, reason, or sense).

FATE OF THESE THREE MEN, IN BRUTALIZATION AND IN DIVINIZATION.

When the third life (the sense-power) which constitutes the third man, is separated from the body, if the life that precedes it (the discursive reason) accompany it without nevertheless being separated from the intelligible world, then one may say that the second is everywhere the third is. It might seem surprising that the latter, when passing into the body of a brute, should drag along that part which is the being of man. This being was all beings (potentially); only, at different times, it acts through different faculties. So far as it is pure, and is not yet depraved, it wishes to constitute a man, and it is indeed a man that it constitutes; for to form a man is better (than to form a brute), and it does what is best. It also forms guardians of the superior order, but such as are still conformable to the being constituent of manhood. The (intellectual) Man, who is anterior to this being, is of a nature still more like that of the guardians, or rather, he is already a divinity. The guardian attached to a divinity is an image of him, as the sense-man is the image of the intellectual man from whom he depends; for the principle to which man directly attaches himself must not be considered as his divinity. There is a difference here, similar to that existing between the souls, though they all belong to the same order. Besides, those guardians whom Plato simply calls “guardians” (demons), should be called guardian-like, or “demonic” beings. Last, when the superior Soul accompanies the inferior soul which has chosen the condition of a brute, the inferior soul which was bound to the superior soul–even when she constituted a man–develops the (”seminal) reason” of the animal (whose condition she has chosen); for she possesses that “reason” in herself; it is her inferior actualization.

MacKenna

6. But how can that higher soul have sense-perception?

It is the perception of what falls under perception There, sensation in the mode of that realm: it is the source of the soul’s perception of the sense-realm in its correspondence with the Intellectual. Man as sense-percipient becomes aware of that correspondence and accommodates the sense-realm to the lowest extremity of its counterpart There, proceeding from the fire Intellectual to the fire here which becomes perceptible by its analogy with that of the higher sphere. If material things existed There, the soul would perceive them; Man in the Intellectual, Man as Intellectual soul, would be aware of the terrestrial. This is how the secondary Man, copy of Man in the Intellectual, contains the Reason-Principles in copy; and Man in the Intellectual-Principle contained the Man that existed before any man. The diviner shines out upon the secondary and the secondary upon the tertiary; and even the latest possesses them all – not in the sense of actually living by them all but as standing in under-parallel to them. Some of us act by this lowest; in another rank there is a double activity, a trace of the higher being included; in yet another there is a blending of the third grade with the others: each is that Man by which he acts while each too contains all the grades, though in some sense not so. On the separation of the third life and third Man from the body, then if the second also departs – of course not losing hold on the Above – the two, as we are told, will occupy the same place. No doubt it seems strange that a soul which has been the Reason-Principle of a man should come to occupy the body of an animal: but the soul has always been all, and will at different times be this and that.

Pure, not yet fallen to evil, the soul chooses man and is man, for this is the higher, and it produces the higher. It produces also the still loftier beings, the Celestials [Daimons], who are of one Form with the soul that makes Man: higher still stands that Man more entirely of the Celestial rank, almost a god, reproducing God, a Celestial closely bound to God as a man is to Man. For that Being into which man develops is not to be called a god; there remains the difference which distinguishes souls, all of the same race though they be. This is taking “Celestial” [“Daimon”] in the sense of Plato.

When a soul which in the human state has been thus attached chooses animal nature and descends to that, it is giving forth the Reason-Principle – necessarily in it – of that particular animal: this lower it contained and the activity has been to the lower.

  1. La palabra usada por Plotino es daimon. Si esta palabra tiene para los cristianos un sentido peyorativo, no lo tenía así en cambio para los griegos. Primitivamente, el demonio, era un dios, una divinidad; luego se habló de oi daimones, como de las almas de los hombres de la Edad de oro, y, todavía posteriormente, del daimon o genio que personifica el destino del hombre. Resultó haber, pues, un llamado agathos daimon , genio bueno, y otro daimon kakos , genio malo. Nuestro demonio tendría que ser naturalmente el daimon kakos.[]
  2. Ficin donne de ce passage le commentaire suivant dont nous lui laissons la responsabilité : « Anima nostra sensum adeo radictlus habet ut sensu quodam sempcr utatur. Nam extra terrenum corpus per corpus aerium sentit in aere, et per cœleste corpus in cœlo, hic quidem aeria maxime, ibo vero cœlestia. Quin etiam extra cœlum intimo quodam imaginatumis sensu ipsa intelligentiœ notiones in conceplus transformat imaginabiles. »[]
  3. Cette phrase signifie : La raison discursive, qui constitue l’homme proprement dit, engendre la sensibilité, qui constitue l’animal. Voy. Enn. I, liv. i, § 7; t. I. p. 43.[]
  4. « Si l’âme revient ici bas, elle a soit le même démon, soit un autre démon, selon la vie qu’elle doit mener… Toute âme placée dans les mêmes circonstances n’a pas les mêmes mouvements, les mêmes volontés, les mêmes actes, etc. » (Enn. III. liv. iv, § 6; t. II, p. 100-101.)[]
  5. II s’agit ici de ceux des démons qui sont des puissances de l’âme humaine. Voy. sur ce point les Éclaircissements du tome II, p. 530-532.[]