Igal
6 Pero hay que examinar también qué quiere decir que «los males no pueden desaparecer», sino que existen «forzosamente», y que no existen «entre los dioses», pero que constantemente «andan rondando la naturaleza mortal y la región de acá». ¿Quiere decir que el cielo sí está «limpio de males», pues que siempre marcha regularmente y se mueve ordenadamente, y que allá no existe ni la injusticia ni ningún otro vicio (no se hacen injusticia unos a otros, sino que se mueven ordenadamente), pero que en la tierra existe la injusticia y el desorden? Porque esto quiere decir «la naturaleza mortal y la región de acá». Pero, por otra parte, la frase «hay que huir de acá» ya no se refiere a las cosas sobre la tierra. Porque la huida — dice — no consiste en marcharse de la tierra, sino, aun estando en la tierra, «en ser justo y piadoso con ayuda de la sabiduría», de suerte que la frase quiere decir que hay que huir del vicio. Así que los males, para Platón, son el vicio y todas las secuelas del vicio. Pero es que, además, cuando el interlocutor observa que los males desaparecerían «si (Sócrates) convenciera a los hombres de lo que dice», (Sócrates) responde que «es imposible» que eso suceda, porque los males — arguye — existen «forzosamente», ya que «tiene que existir algo que sea lo contrario del Bien».
Pues bien, el vicio que afecta al hombre, ¿cómo puede ser contrario al Bien transcendente? El vicio es contrario a la virtud, mas la virtud no es el Bien, sino un bien que nos capacita para dominar la materia. Pero ¿cómo puede haber algo que sea contrario al Bien transcendente? El Bien no es de una cualidad determinada. Además, ¿qué necesidad hay de que, en todos los casos, si uno de dos contrarios existe, exista también el otro? Demos que sea posible y demos que de hecho suceda que, si existe uno de dos contrarios, exista también el otro — por ejemplo, si existe la salud, puede que exista también la enfermedad —, pero no, sin embargo, forzosamente.
La respuesta es que Platón no quiere decir necesariamente que eso se verifique en cada contrario. Platón lo aplica al caso del Bien.
Pero si el Bien es una sustancia, ¿cómo puede haber algo contrario al Bien?. ¿O mejor, algo contrario a lo que está allende la sustancia?
Pues bien, en el caso de las sustancias particulares, es creíble, porque está demostrado por inducción, que la sustancia no tiene contrario alguno; pero no está demostrado que la sustancia en general no lo tenga.
Pero ¿qué contrario ha de tener la sustancia universal y, en general, las realidades primarias?
Es que el contrario de la sustancia es la no sustancia, y el de la naturaleza del Bien, la naturaleza y el principio del mal, sea cual fuere. Porque ambas son principios, la una de males y la otra de bienes. Y todas las características que hay en cada una de las dos naturalezas son contrarias a las de la otra, de suerte que también los conjuntos serán contrarios y más contrarios que los otros. Porque los otros contrarios, como están o en un sujeto de la misma especie o en un sujeto del mismo género, comparten, como algo común, los sujetos en que están. Pero siempre que dos cosas existan por separado y en una de las dos se den las características contrarias a las que en la otra sirven para integrar su ser, ¿cómo negar que sean sumamente contrarias, puesto que «los términos más distantes entre sí son contrarios»?. Por lo tanto, al límite, a la medida y a cuantas características son inherentes a la naturaleza divina, son contrarias la ilimitación, la sin-medida y cuantas otras características posee la naturaleza mala. En consecuencia, los dos conjuntos son contrarios el uno al otro. Pero, además, el ser que posee el uno es falaz y falsedad primaria y real, mientras que el ser del otro es el ser verdadero. Por consiguiente, en la medida en que la falsedad es contraria a la verdad, también la insustancialidad del uno es contraria a la sustancialidad del otro.
En conclusión, ha quedado patente para nosotros que no en todos los casos se verifica que la sustancia no tenga contrario alguno. Porque, aun en el caso del fuego y del agua, habríamos admitido que son contrarios, si no fuera común en ellos la materia, en la que surgieron accesoriamente el calor, la sequedad, la humedad y la frialdad. Pero si existieran solos en sí mismos integrando su propia sustancia sin lo común, también aquí habría una sustancia contraria a otra sustancia. De donde se sigue que las cosas que están totalmente separadas, que no tienen nada en común y están sumamente distanciadas, son contrarias por su propia naturaleza, puesto que su oposición se da no en cuanto son de alguna cualidad ni, en general, uno cualquiera de los géneros del ser, sino en cuanto están sumamente separadas entre sí y en cuanto constan de elementos contrapuestos y producen efectos contrarios.
Bouillet
Examinons en quel sens on a dit que les maux ne peuvent être détruits, qu’ils sont nécessaires, qu’ils ne se trouvent pas chez les dieux, mais qu’ils assiégent toujours la nature mortelle et le lieu que nous habitons 1. Assurément le ciel est pur de tout mal parce qu’il se meut éternellement avec régularité, dans un ordre parfait, parce que dans les astre il n’y ni injustice ni aucune autre espèce de mal, qu’il ne se nuisent pas réciproquement dans leur chute et qu’à leur révolution préside la plus belle harmonie, tandis que la terre offre le spectacle de l’injustice, du dédordre, parce que notre nature est mortelle et que nous habitons un lieu inférieur. Mais quand Platon dit : il faut fuir d’ici-bas, cela ne signifie pas qu’il faille quitter la terre: il suffit, tout en y restant. de s’y montrer juste, pieux, sage. C’est la méchanceté qu’il faut fuir parce que c’est en elle et dans ses conséquences que consiste le mal de l’homme.
Quand l’interlocuteur Théodore dit à Socrate que les maux seraient anéantis si les hommes faisaient ce que prescrit ce sage, Socrate répond que cela n’est pas possible, que le Mal est nécessaire parce qu’il faut que le Bien ait son contraire. Mais comment se fait-il que le mal de l’homme, que la méchanceté soit le contraire du bien ? c’est que c’est le contraire de la vertu. Or la vertu, sans être le Bien en soi, est un bien cependant, un bien qui nous fait dominer la matière. Mais comment le Bien en soi peut-il avoir un contraire ? car il n’est pas une qualité. En outre, pourquoi l’existence d’une chose nécessite-t-elle celle de son contraire? Admettons toutefois que cela soit possible, que quand une chose existe, son contraire puisse exister aussi, que par exemple, quand un homme est en bonne santé, il puisse tomber malade : il ne s’en suit pas cependant que ce soit nécessaire. Aussi Platon ne prétend-il pas que l’existence de chaque chose de cette espèce entraîne nécessairement celle de son contraire : il n’affirme cela que du Bien. Mais comment le Bien peut-il avoir un contraire s’il est l’essence, ou plutôt s’il est au-dessus de l’essence? Qu’il n’y ait rien de contraire à l’essence, c’est ce qui paraît évident quand il s’agit d’essences particulières et ce que démontre l’induction; mais on ne l’a pas prouvé pour l’essence universelle. Quel sera donc le contraire de l’essence universelle et des premiers principes en général? Le contraire de l’essence, c’est le non-être; le contraire de la nature du Bien, c’est la nature et le principe du Mal. En effet ces deux natures sont l’une, le principe des maux, et l’autre, le principe des biens. Tous leurs éléments sont opposés entre eux, en sorte que ces deux natures, considérées dans leur ensemble, sont encore plus opposées que les autres contraires. Ces derniers en effet appartiennent à la même forme, au même genre, et, quels que soient les sujets où ils se trouvent, ils ont entre eux quelque chose de commun. Quant aux contraires qui sont séparés par nature, qui ont chacun leur essence constituée par des éléments opposés aux éléments constitutifs de l’essence de l’autre, ils sont absolument opposés entre eux, puisqu’on appelle opposées les choses qui sont aussi éloignées que possible. Or à la mesure, à la détermination, et aux autres caractères de la nature divine sont opposés le défaut de mesure, l’indétermination, et les autres contraires qui constituent la nature du Mal. Chaque tout est donc le contraire de l’autre. L’être de l’un est ce qui est essentiellement et absolument faux ; celui de l’autre est l’être véritable ; la fausseté de l’un est donc le contraire de la vérité de l’autre. De même, ce qui appartient à l’essence de l’un est le contraire de ce qui appartient à l’essence de l’autre. Nous voyons aussi qu’il n’est pas toujours vrai de dire que l’essence n’a pas de contraire : car nous reconnaissons que l’eau et le feu sont contraires, lors même qu’ils n’auraient pas une commune matière dont le chaud et le froid, l’humide et le sec sont des accidents. S’ils existaient seuls par eux-mêmes, si leur essence était complète sans avoir un sujet commun, il y aurait encore opposition, et ce serait une opposition d’essence. Donc les choses qui sont complètement séparées, qui n’out rien de commun, qui sont aussi éloignées que possible, sont contraires par leur nature; ce n’est pas une opposition de qualité, ni d’aucun genre des êtres ; c’est une opposition fondée sur ce que ces deux choses sont aussi éloignées que possible, sont composées de contraires, et communiquent ce caractère à leurs éléments.
Guthrie
IN WHAT SENSE EVILS ARE UNIVERSAL AND UNAVOIDABLE.
6. Let us examine the significance of the doctrine that evils cannot be destroyed, that they are necessary, that they do not exist among the divinities, but that they ever besiege our mortal nature, and the place in which we dwell. Surely heaven is free from all evil because it moves eternally with regularity, in perfect order; because in the stars is neither injustice nor any other kind of evil, because they do not conflict with each other in their courses; and because their revolutions are presided over by the most beautiful harmony. On the contrary, the earth reveals injustice and disorder, (chiefly) because our nature is mortal, and we dwell in a lower place. But when Plato, says, that we must flee from here below, he does not mean that we should leave the earth, but, while remaining therein, practice justice, piety, and wisdom. It is wickedness that must be fled from, because wickedness and its consequences are the evil of man.
EVIL IS NOT GOOD’S QUALITATIVE. BUT ONLY FIGURATIVE ANTAGONIST.
When (Theodor) tells (Socrates) that evils would be annihilated if men practised (Socrates’) teachings, the latter answers that that is impossible, for evil is necessary even if only as the contrary of good. But how then can wickedness, which is the evil of man, be the contrary of good? Because it is the contrary of virtue. Now virtue, without being Good in itself, is still a good, a good which makes us dominate matter. But how can Good in itself, which is not a quality, have a contrary? Besides, why need the existence of one thing imply its contrary? Though we may grant that there is a possibility of the existence of the contrary of some things—as for instance, that a man in good health might become sick—there is no such necessity. Nor does Plato assert that the existence of each thing of this kind necessarily implies that of its contrary; he makes this statement exclusively of the Good. But how can there be a contrary to good, if the good be “being,” let alone “above being”? Evidently, in reference to particular beings, there can be nothing contrary to “being.” This is proved by induction; but the proposition has not been demonstrated as regards universal Being. What then is the contrary of universal Being, and first principles in general? The contrary of “being” must be nonentity; the contrary of the nature of the Good is the nature and principle of Evil. These two natures are indeed respectively the principles of goods and of evils. All their elements are mutually opposed, so that both these natures, considered in their totality, are still more opposed than the other contraries. The latter, indeed, belong to the same form, to the same kind, and they have something in common in whatever subjects they may be. As to the Contraries that are essentially distinguished from each other, whose nature is constituted of elements opposed to the constitutive elements of the other, those Contraries are absolutely opposed to each other, since the connotation of that word implies things as opposite to each other as possible. Measure, determination, and the other characteristics of the divine nature are the opposites of incommensurability, indefiniteness, and the other contrary things that constitute the nature of evil. Each one of these wholes, therefore, is the contrary of the other. The being of the one is that which is essentially and absolutely false; that of the other is genuine Being; the falseness of the one is, therefore, the contrary of the truth of the other. Likewise what pertains to the being of the one is the contrary of what belongs to the being of the other. We also see that it is not always true”to say that there is no contrary to “being,” for we acknowledge that water and fire are contraries, even if they did not contain the common element of matter, of which heat and cold, humidity and dryness, are accidents. If they existed alone by themselves, if their
being were complete without any common subject, there would still be an opposition, and an opposition of “being.” Therefore the things that are completely separate, which have nothing in common, which are as distant as possible, are by nature contrary. This is not an opposition of quality, nor of any kinds of beings; it is an opposition resulting from extreme distance, and from being composed of contraries, thereby communicating this characteristic to their elements.
MacKenna
6. If this be so, how do we explain the teaching that evils can never pass away but “exist of necessity,” that “while evil has no place in the divine order, it haunts mortal nature and this place for ever”?
Does this mean that heaven is clear of evil, ever moving its orderly way, spinning on the appointed path, no injustice There or any flaw, no wrong done by any power to any other but all true to the settled plan, while injustice and disorder prevail on earth, designated as “the Mortal Kind and this Place”?
Not quite so: for the precept to “flee hence” does not refer to earth and earthly life. The flight we read of consists not in quitting earth but in living our earth-life “with justice and piety in the light of philosophy”; it is vice we are to flee, so that clearly to the writer Evil is simply vice with the sequels of vice. And when the disputant in that dialogue says that, if men could be convinced of the doctrine advanced, there would be an end of Evil, he is answered, “That can never be: Evil is of necessity, for there must be a contrary to good.”
Still we may reasonably ask how can vice in man be a contrary to The Good in the Supernal: for vice is the contrary to virtue and virtue is not The Good but merely the good thing by which Matter is brought to order.
How can there any contrary to the Absolute Good, when the absolute has no quality?
Besides, is there any universal necessity that the existence of one of two contraries should entail the existence of the other? Admit that the existence of one is often accompanied by the existence of the other – sickness and health, for example – yet there is no universal compulsion.
Perhaps, however, our author did not mean that this was universally true; he is speaking only of The Good.
But then, if The Good is an essence, and still more, if It is that which transcends all existence, how can It have any contrary?
That there is nothing contrary to essence is certain in the case of particular existences – established by practical proof – but not in the quite different case of the Universal.
But of what nature would this contrary be, the contrary to universal existence and in general to the Primals?
To essential existence would be opposed the non-existence; to the nature of Good, some principle and source of evil. Both these will be sources, the one of what is good, the other of what is evil; and all within the domain of the one<one principle is opposed, as contrary, to the entire domain of the other, and this in a contrariety more violent than any existing between secondary things.
For these last are opposed as members of one species or of one genus, and, within that common ground, they participate in some common quality.
In the case of the Primals or Universals there is such complete separation that what is the exact negation of one group constitutes the very nature of the other; we have diametric contrariety if by contrariety we mean the extreme of remoteness.
Now to the content of the divine order, the fixed quality, the measuredness and so forth – there is opposed the content of the evil principle, its unfixedness, measurelessness and so forth: total is opposed to total. The existence of the one genus is a falsity, primarily, essentially, a falseness: the other genus has Essence-Authentic: the opposition is of truth to lie; essence is opposed to essence.
Thus we see that it is not universally true that an Essence can have no contrary.
In the case of fire and water we would admit contrariety if it were not for their common element, the Matter, about which are gathered the warmth and dryness of one and the dampness and cold of the other: if there were only present what constitutes their distinct kinds, the common ground being absent, there would be, here also, essence contrary to essence.
In sum, things utterly sundered, having nothing in common, standing at the remotest poles, are opposites in nature: the contrariety does not depend upon quality or upon the existence of a distinct genus of beings, but upon the utmost difference, clash in content, clash in effect.