A cidade é o objeto da preocupação maior da filosofia platônica, que toma sempre por horizonte de suas investigações, sejam as mais especulativas, a melhor maneira de governar a vida comum. A cidade, a fim de levar uma vida feliz, deve realizar uma unidade, que Platão apresenta como aquela de uma alma, de um objeto técnico em seguida de um ser vivo. Se a concepção platônica da cidade sofreu um certo número de mudanças nos diálogos, a questão política à qual estas aproximações sucessivas buscam responder permanece sempre idêntica: como unificar uma multiplicidade? O múltiplo em questão é aquele dos elementos que compõem a cidade e das funções e forças diversas que aí se encontram. (Luc Brisson)
La République et Les Lois, les deux ouvrages de beaucoup les plus longs du maître incontesté de Plotin, laissaient certes une place centrale à l’organisation de la cité terrestre, mais, faisant la part belle au mythe (du moins comme pédagogie), Platon, finalement, pour la bonne administration de nos cités, espérait moins, semble-t-il, de la prudence humaine que de la bienveillance divine. [GandillacPlotin:7]
Let us consider Book 1, Chapter 2 of the Politics. The determination of human beings as ζῷον λóγον ἔχον appears here with an entirely definite aim in the context of demonstrating that the πóλις is a being-possibility of human life, a being-possibility that is φύσει. Φύσις is not to be taken in the modern sense of “nature” as opposed to “culture,” whereupon one then polemicizes against Aristotle. That is a superficial way of viewing it. Φύσει ὄν is a being that is what it is from out of itself, on the basis of its genuine possibilities. In the being of human beings themselves, lies the basic possibility of being-in-the-πóλις. In being-in-the-πóλις, Aristotle sees the genuine life of human beings. To show this, he refers to the fact that the being of human beings is λóγον ἔχειν. Implicit in this determination is an entirely peculiar, fundamental mode of the being of human beings characterized as “being-with-one-another,” κοινωνία. These beings who speak with the world are, as such, through being-with-others. [Heidegger, GA18:45-46]
PÓLIS, POLITElA (cité, constitution) [grec]
subs. fém.
Sur le plan des institutions, l’époque archaïque (entre 800 et 500 av. J.-C) apporte une innovation capitale : le développement de la polis, qui deviendra le cadre dans lequel va s’exprimer la civilisation grecque jusqu’à l’époque hellénistique. La. polis représente un type-idéal, et toute prise de position sur son origine et sur son développement dépend des critères adoptés. Sa définition fait intervenir trois éléments : un groupe humain, un territoire et un centre politique. La communauté des citoyens (polîtai) qui constituent la polis n’équivaut jamais à la totalité des êtres humains vivant sur le territoire civique ; sont en effet exclus de cette communauté les mineurs, les femmes et les hommes qui ne jouissent pas des droits civiques, c’est-à-dire, à Athènes, les métèques, « étrangers résidents », et les esclaves. Le critère le plus général sur lequel se fonde la citoyenneté est la naissance : le citoyen doit être issu d’une famille civique, elle-même intégrée dans un certain nombre de cadres traditionnels (génos, phratrie, phule). Par ailleurs, la polis ne se peut concevoir sans le support matériel de la khora ou de la gêpolitikê, « terre civique ». Dès l’origine, la nature du relief imposa en Grèce un morcellement des poleis qui n’atteignirent jamais des dimensions importantes. Quoi qu’il en soit, l’existence même de la polis impose au territoire qui est le sien d’avoir un centre politique, qui s’identifie souvent à l’ancienne résidence royale dont le foyer est considéré comme le foyer commun ; autour de ce foyer, les institutions de la polis exigent la présence de lieux, d’édifices où se déroulent les actes de la vie publique et de la vie religieuse.
Est donc citoyen celui qui participe à la politeia, terme affecté d’une grande polysémie : 1) c’est le « droit de cité » ou la « citoyenneté » ; 2) c’est le corps civique dans son ensemble ; 3) c’est enfin le système des institutions de la polis et leur mode de fonctionnement. Dès lors, on comprend qu’un philosophe comme Platon, qui voulait changer radicalement la face de sa polis, Athènes, ait d’abord écrit une Politeia (La République), puis des Nomoi (Les Lois) en plus d’un Politikos (Le Politique). Ce faisant, il reprenait, sur une autre base et dans un autre contexte, le projet de la plupart des penseurs qui le précédèrent et qui, considérant la chose du point de vue des origines, s’étaient interrogés sur la place de l’homme dans l’univers (kosmos) et dans la cité (polis). Sur cette voie de recherche, Platon sera suivi par Aristote qui portera une plus grande attention à l’histoire que celui qui fut son maître, et par les stoïciens qui, vivant dans un contexte où avait disparu la polis comme institution concrète, voudront étendre les limites de la polis aux dimensions de celles du kosmos, faisant ainsi de l’homme un « citoyen de l’univers ». (L. Brisson) [NP]