RHUTHMÓS (forme du mouvement, rythme) (grec)
subs. musc.
Pour E. Benveniste, entre autres, rhuthmos aurait été constitué à partir de rhéô, grâce au suffixe — (th)mós. D’où le sens de rhuthmos comme « forme », c’est-à-dire « manière de fluer ». Cette interprétation est confirmée par le témoignage d’Aristote, suivant lequel les atomistes Leucippe et Démocrite expliquaient toute différence en l’être par le rhuthmos qui est la figure (skhema), par le contact (diathige) qui est l’ordre (taxis), et par la tournure (trope) qui est la position (thésis). Puis Aristote illustre ce qu’il vient de dire en prenant pour exemples les lettres de l’alphabet : A diffère de N par la figure, AN diffère de NA par l’ordre et Z diffère de N par la position (sur tout cela, Aristote, Mét. A 4, 985 b 4-20 = D.K. 67 A 6). Platon (Banquet, 187 b ; Philèbe, 17 d ; Lois, II, 665 a) emploie encore rhuthmos dans le sens traditionnel ; mais il fait preuve d’originalité en l’appliquant à la forme du mouvement que le corps humain accomplit dans la danse. (L. Brisson) (NP)