STOIKHEÎON (élément) [grec]
subs. nt.
Le pluriel neutre stoikheia désigne les « éléments » de l’alphabet, tel qu’on les apprend « en ligne » dans un ordre immuable. Distincts des grammatta, c’est-à-dire des signes, les stoikheia envisagent les lettres comme ces facteurs expressifs qui composent fondamentalement les mots (cf. Cratyle 424 c, 426 d, Théétète 202 e). C’est de cet usage que dérive le sens d’« élément », principe élémentaire (arkhe) en physique (les quatre éléments : feu, air, eau, terre), dont on peut faire remonter l’origine aux atomistes (Aristote, Met. A 5, 985 b 4-22 ; De gen. et corrup. I 2, 315 b) qui comparent leurs atomes à des lettres qui peuvent se différencier par la figure (rhuthmos) comme A ou N, par l’ordre (diathige) comme AN ou NA, ou par la position (trope) comme H ou Z et N. (L. Brisson) [NP]