Plotino – Tratado 10,10 (V, 1, 10) — Toda alma individual guarda nela mesma uma imagem das três hipóstases

Míguez

10. Convendrá pensar, pues, que más allá del ser está el Uno, tal como hemos querido mostrarlo con nuestro razonamiento y en la medida en que es posible hacerlo. A continuación habrá que colocar el Ser y la Inteligencia, y, en tercer lugar la naturaleza del alma, según lo que ya se ha dicho. Dado que estas tres realidades están en la naturaleza de las cosas hemos de pensar que se dan también en nosotros. Y digo que se dan, no en lo que hay de sensible en nosotros -verdaderamente estas realidades están separadas de todo lo sensible-, sino en lo que es exterior a las cosas sensibles, tomado el término exterior como cuando se dice que esas mismas realidades son exteriores al cielo. Así han de entenderse las partes del hombre que Platón considera como “el hombre interior” 1. Nuestra alma es, entonces algo divino, algo de naturaleza diferente y que es tal como el alma universal. El alma que posee la inteligencia es perfecta, aunque deba distinguirse entre la inteligencia que razona y la que proporciona los principios del razonamiento. En cuanto a la facultad de razonar del alma no tiene necesidad de un órgano corpóreo para verificar su operación, ya que conserva su acción en un estado puro al objeto de poder razonar también puramente. Se mantiene, por tanto, separada y libre de todo contacto con el cuerpo, con lo que no deberemos engañarnos si la colocamos en el primer inteligible. Porque no hay motivo para preguntarse dónde hemos de situarla, sino que, por el contrario, la colocaremos fuera de todo lugar. Así, pues, el ser en sí mismo, exterior e inmaterial ha de entenderse como un ser aislado del cuerpo y que nada tiene que ver con su naturaleza. Por ello dice (Platón) al referirse al universo que el demiurgo puso el alma fuera y con ella rodeó el mundo, queriendo designar con esto la parte del alma que permanece en lo inteligible 2. En cuanto a nosotros, dice que nuestra alma “se yergue por su cabeza hasta las alturas” 3. De ahí que su exhortación para que nos apartemos del cuerpo no se refiera a una separación local -porque esta separación ya ha sido establecida por la naturaleza-, sino que haya de entenderse, como una no inclinación al cuerpo, ni siquiera en imaginación, como ser extraño que es a nosotros. Es ciertamente lo que acontece si se sabe remontar y llevar hasta lo alto esa parte del alma situada en este mundo, a la cual corresponde el cometido de fabricar y modelar el cuerpo, así como el de estar al cuidado de él.

Bouillet

Guthrie

Taylor

MacKenna

Armstrong

Lloyd

Brisson & Pradeau

  1. El hombre interior -el alma- “es el hombre mismo” en el lenguaje del Sócrates platónico, del Alcibíades y de La República. “Si Sócrates conversa con Alcibíades -dícese en el diálogo de este nombre, 130 e- no lo hace con tu rostro de carne y hueso, como parece, sino que razona con Alcibíades mismo, es decir, con tu alma”.[]
  2. Cf. Platón, Timeo, 36 e.[]
  3. Cf. Platón, Timeo, 90 a.[]
  4. This is called by Proclus, the one, flower, and summit of the soul, and is that in which our truest being consists.[]
  5. The references are to Plato Timaeus 36E3 and 90A5 (cp. 44D-E). Plotinus, probably uses the word (πικρόπτων (an emendation, but a convincing one), which suggests deliberate obscurity, because he did not believe, and therefore did not think that Plato believed, that the soul, or any part of it, was actually located in any part of the body. For his explanation of the Platonic texts in terms of the activation of the brain and other organs by powers of the omnipresent soul see IV. 3. 23.[]
  6. The exhortation to separation is probably Plato Phaedo 67C-D. Plotinus always interprets this text, as he does here, as referring to inner detachment, not spatial separation: cp. III. 6. 5.[]
  7. Les trois réalités plotiniennes existent « dans la nature », c’est-à-dire dans la réalité des choses, mais aussi « en nous », c’est-à-dire au niveau du « microcosme » qu’est chaque homme (l’opposition entre ce qui est « dans la nature », dans la vraie réalité, et ce qui est « en nous », dans une réalité inférieure, est d’origine platonicienne, voir Phédon, 102e5 ; Parménide, 132d1-2). C’est la thèse que Plotin va développer dans ce chapitre et dans le suivant. Le philosophe précise immédiatement qu’« en nous » ne signifie pas « dans le sensible », car les réalités premières n’ont pas de corps mais sont au contraire « séparées » des corps ; elles sont donc plutôt « à l’extérieur » du sensible, dans la mesure où elles en sont distinctes. Et elles sont alors « en nous » parce que nous en gardons une image dans la partie de nous qui n’est pas corporelle, dans notre âme, exactement comme elles sont présentes dans l’univers tout entier, sans être elles-mêmes sensibles, mais à travers leurs images.[]
  8. Platon, République, IX, 589a7. L’« homme intérieur » est justement la partie non corporelle de l’homme, son âme, celle qui peut garder une image des trois réalités véritables. Voilà pourquoi Plotin peut immédiatement affirmer que les âmes individuelles (et la nature de l’âme en général) sont de nature divine, dans la mesure où elles sont liées aux réalités premières et qu’elles sont séparées des corps comme de la nature matérielle.[]
  9. Toute âme est rendue parfaite par l’Intellect, qui est la réalité supérieure qui l’a engendrée et qui lui donne la pensée, comme Plotin l’a expliqué supra, chapitre 3, lignes 13-14. C’est la raison pour laquelle l’âme possède « un intellect qui raisonne », c’est-à-dire une faculté rationnelle qui s’exprime dans les raisonnements « discursifs ».[]
  10. La faculté rationnelle de l’âme, et de toute âme individuelle, opère de manière « pure » et « non mélangée », sans se servir du corps et de tout ce qui est corporel. C’est ce que soutiennent également Platon, Phédon, 65c, qui fait de la séparation du corps la nécessaire condition de la « purification » de l’âme, et Aristote, De l’âme, II, 2, 413b24-27 ; III, 4, 429b4-5, qui définit la faculté intellectuelle de l’âme comme khoristé (« séparée » et « indépendante ») du corps. Cette faculté de l’âme reste ainsi liée au monde intelligible d’où elle provient, y compris lorsque l’âme est descendue dans un corps matériel. À la ligne 17, l’expression en tôi prótoi noetôi devrait être traduite littéralement par « au sommet de l’intelligible » ou alors « dans le premier intelligible ». Cependant, Plotin répète souvent que la faculté de l’âme qui reste en relation avec l’intelligible se situe à la limite inférieure de ce monde, et non pas à son sommet (voir par exemple les traités 6 (IV, 8), 7, 6-7 ; 28 (IV, 4), 2, 16-17 ; 41 (IV, 6), 3, 5-6), ce qui nous porte à entendre cette expression dans un sens très général (« dans le monde intelligible qui tient la première place »).[]
  11. En vertu de sa participation à l’intelligible, ou plutôt, en vertu de sa véritable « présence » dans l’intelligible (même après sa descente dans les corps), l’âme, comme les intelligibles, n’a nul besoin d’un lieu où s’établir, car elle est en dehors de l’espace et du temps. C’est là précisément l’état des réalités intelligibles, qui sont en elles-mêmes, « extérieures » et indépendantes des corps, complètement « isolées » dans la mesure où elles sont autonomes et séparées de la nature matérielle.[]
  12. Platon, Timée, 34b4 (et non pas 36e3, comme l’indique H.-S. dans son apparat critique, ad locum) ; voir aussi Timée, 36d9-e1, où Platon explique que le démiurge dispose l’âme autour du corps du monde, pour produire ce dieu qu’est le monde. Selon Plotin, ce passage du Timée enseigne que l’âme, située tout autour du corps en l’enveloppant, « excède » et « dépasse » le corps, de telle sorte qu’une partie d’elle-même ne peut se trouver dans le corps mais subsiste « à l’extérieur » de lui, restant ainsi dans le monde intelligible : il s’agit de sa faculté rationnelle.[]
  13. Platon, Timée, 90a5. Selon ce passage du Timée, si l’âme du monde est en quelque sorte et dans certaines limites « à l’extérieur » du corps (voir la note précédente), les âmes individuelles qui sont descendues dans les corps se situent « au sommet dans la tête », c’est-à-dire dans la partie la plus élevée du corps qu’est le cerveau. À la ligne 23, on suit H.-S. qui accepte la correction de Heintz epikúptón « en se cachant », en s’exprimant « de manière obscure », au lieu de éti krúpton des manuscrits, qui n’a pas de sens.[]
  14. Platon, Phédon, 67c6, qui évoque la mort, comprise comme « séparation » de l’âme et du corps, à la faveur de laquelle on parvient à la libération et à la purification des maux, des passions et des vices corporels. C’est pour cette raison que Platon « exhorte » le vrai philosophe à se préparer au cours de sa vie à cette « séparation », après laquelle l’âme, libre et pure, pourra se consacrer entièrement à la recherche de la vérité. Pour Platon, tout comme pour Plotin, cette séparation de l’âme et du corps n’implique aucune « distance locale », car l’âme n’est pas située dans un lieu (dans la mesure où elle n’est pas corporelle), et elle est par conséquent déjà « séparée » du corps en vertu de sa nature différente de celle du corps (voir supra, ligne 10).[]
  15. Voir Platon, Épinomis, 981b7-8 (que Plotin évoque également dans le traité 31 (V, 8), 2, 4-5), qui affirme de l’âme qu’elle est le principe qui produit et qui organise le monde. La partie de l’âme « qui est établie ici-bas », et qui est en relation avec les corps qu’elle « fabrique » et « façonne », est l’âme tout entière, à l’exception de sa faculté rationnelle qui, comme Plotin l’a plusieurs fois répété, reste dans le monde intelligible.[]
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