Plotino – Tratado 46,9 (I, 4, 9) — A sabedoria e a felicidade resistem à perda da consciência

Igal

9 ¿Pero cuando deja de estar consciente con la mente anegada bien por enfermedad, bien por arte de magia?

Pues aun entonces, si mantienen que sigue siendo bueno aun en ese estado de aletargamiento en una especie de sopor, ¿qué dificultad hay en admitir que sea feliz? Porque tampoco durante el sueño le privan de la felicidad ni le cuentan ese tiempo para concluir que no toda la vida es feliz. Pero si niegan que siga siendo bueno, entonces ya no están hablando del hombre bueno. Nosotros, en cambio, partiendo del supuesto de que sea bueno, nos preguntamos si es feliz mientras sea bueno.

Bien — dicen —, supongamos que sea bueno. Si no se percata, y no obra por virtud, ¿cómo puede ser feliz?

Pero si no se percata de que está sano, no por eso está menos sano; y si no se percata de que es hermoso, no por eso es menos hermoso. Mas si no se percata de que es sabio, ¿ha de ser por eso menos sabio? A no ser que alguien objete que, en el caso de la sabiduría, el percatarse y ser consciente debe estar presente, ya que en la sabiduría en acto es también donde está presente la felicidad.

Pues bien, si el pensamiento y la sabiduría fueran algo adventicio, tendría sentido esta objeción. Pero si la realidad de la sabiduría se cifra en una sustancia, mejor dicho, en la sustancia; si esta sustancia no perece en quien está dormido y, en general, en quien se dice que está inconsciente; si la actividad misma de la sustancia está en él y una actividad así es insomne, quiere decir que el hombre bueno, en cuanto bueno, estará activo aun entonces. Por otra parte, esta actividad no pasará inadvertida para todo él, sino para una parte de él, algo así como, cuando la actividad vegetativa está activa, la percepción consciente de tal actividad no le llega por la sensitividad al hombre restante. Y así, si nuestro yo se identificara con nuestra facultad vegetativa, nuestro yo estaría activo; pero de hecho, nuestro yo no es esa facultad; nuestro yo es la actividad del intelecto, de suerte que, si él está activo, nuestro yo estará activo.

Bouillet

[9] Mais, quand le sage n’a plus sa raison, quand il est accablé par la maladie, par les maléfices de la magie, continue-t-il d’être heureux? Si l’on admet que dans cet état il continue d’être vertueux, qu’il est seulement assoupi comme dans le sommeil, pourquoi ne serait-il pas heureux, puisqu’on ne prétend pas que dans le sommeil il perde son bonheur, qu’on ne tient nul compte du temps qu’il passe dans cet état, et qu’on ne l’en regarde pas moins comme heureux toute sa vie? Si l’on nie qu’il continue d’être vertueux, on sort de la question, puisque, supposant qu’il continue d’être vertueux, ce que nous cherchons c’est s’il reste heureux tant qu’il reste vertueux. Mais, objectera-t-on, s’il reste vertueux sans le sentir, sans agir conformément à la vertu, comment sera-t-il heureux? Voici notre réponse: s’il se portait bien, s’il était beau, mais sans le sentir, en serait-il moins bien portant, moins beau? De même, s’il était sage sans le sentir, il n’en serait pas moins sage.

Mais, dira-t-on encore, il est essentiel à la sagesse d’avoir le sentiment et la conscience d’elle-même : car c’est dans la sagesse en acte que réside le bonheur. Si la raison et la sagesse étaient choses adventices, cette objection serait fondée. Mais si la substance de la sagesse consiste dans une essence ou plutôt dans l’essence, si de plus l’essence ne périt ni dans celui qui dort, ni dans celui qui n’a pas conscience de lui-même, si par conséquent L’activité de l’essence continue à subsister en lui, si par sa nature même elle veille sans cesse, il en résulte que l’homme vertueux doit, même dans cet état [de sommeil et d’absence de conscience], continuer d’exercer son activité. Du reste, cette activité n’est ignorée que d’une partie de lui-même et non de lui. tout entier. C’est ainsi que, quand la force végétative (20) s’exerce, la perception de son activité n’est pas transmise par la sensibilité au reste de l’homme. Si c’était la force végétative qui constituât notre personne, nous agirions dès qu’elle agit; mais ce n’est pas elle qui nous constitue : nous sommes l’acte du principe intellectuel, et c’est peur cela que nous agissons quand ce principe agit.

Bréhier

9. Et lorsqu’il perd la raison, sous le flot des maladies ou des artifices de la magie ? — Si [les Stoïciens] admettent que, dans ces conditions, il ne perd pas la sagesse, non plus que dans l’état de sommeil, qu’est-ce qui l’empêche de garder le bonheur ? Car [les Stoïciens] disent qu’il ne perd pas le bonheur pendant son sommeil ; ils ne déduisent pas la durée du sommeil du temps de son bonheur, puisqu’ils disent qu’il est heureux pendant toute la vie. — On dira qu’il est alors heureux mais non pas sage. — Mais l’on ne parle plus alors de la même question ; c’est dans la supposition où il reste sage que nous demandions s’il est heureux tant qu’il reste sage. — Soit, dit-on, il reste sage ; sans le sentiment de sa vertu et sans les actions vertueuses, comment pourrait-il être heureux ?- Si l’on ne sent pas son état de santé, on a pourtant la santé ; si l’on ne sent pas sa beauté, on n’en est pas moins beau ; si l’on n’a pas le sentiment de sa sagesse, en serait-on moins sage ? — Oui, dira-t-on ; car la sagesse implique nécessairement le sentiment et la conscience de soi ; c’est dans la sagesse qui agit que l’on trouve le bonheur. — Si la pensée et la sagesse étaient des qualités acquises, l’argument serait bon ; mais la sagesse est dans la substance d’un être, ou plutôt de l’être ; cet être ne disparaît pas quand le sage est dans l’état de sommeil ou dans un état inconscient quelconque ; l’acte de cet être est lui-même dans le sage et cet acte est une veille sans sommeil ; le sage comme tel agit donc, même dans cet état ; mais cette action lui échappe ; non pas, il est vrai, à lui tout entier, mais à une partie de lui-même. (L’activité végétative aussi existe en nous ; mais elle ne s’étend pas à tout l’homme ; nous ne percevons pas cette activité par la sensation ; si le moi était cette activité, c’est lui qui agirait alors. En réalité, il est non pas cette activité, mais une activité pensante ; donc quand la pensée agit, c’est nous qui agissons.)

Guthrie

WISDOM IS NONE THE LESS HAPPY FOR BEING UNCONSCIOUS OF ITSELF.

9. It may further be objected that the wise man might lose consciousness, if overwhelmed by disease, or the malice of magic. Would he still remain happy? Either he will remain virtuous, being only fallen asleep; in which case he might continue to be happy, since no .one claims he must lose happiness because of sleep, inasmuch as no reckoning of the time spent in this condition is kept, and as he is none the less considered happy for life. On the other hand, if unconsciousness be held to terminate virtue, the question at issue is given up; for, supposing that he continues to be virtuous, the question at issue was, whether he remain happy so long as he remains virtuous. It might indeed still be objected that he cannot be happy if he remain virtuous without feeling it, without acting in conformity with virtue. Our answer is that a man would not be any less handsome or healthy for being so unconsciously. Likewise, he would not be any less wise merely for lack of consciousness thereof.

THOUGH HAPPINESS IS ACTUALIZED WISDOM WE DO NOT LOSE IT WHEN UNCONSCIOUS. WE DO NOT LOSE IT BECAUSE WE OURSELVES ARE ACTUALIZATIONS OF INTELLIGENCE.

Once more it may be objected that it is essential to wisdom to be self-conscious, for happiness resides only in actualized wisdom. This objection would hold if reason and wisdom were incidentals. But if the hypostatic substance of wisdom consist in an essence (being), or rather, in being itself, and if this being do not perish during sleep, nor during unconsciousness, if consequently the activity of being continue to subsist in him; if by its very nature this (being) ceaselessly watch, then the virtuous man must even in this state (of sleep or unconsciousness), continue to exercise his activity. Besides, this activity is ignored only by one part of himself, and not by himself entirely. Thus during the operation of the actualization of growth, the perception of its activity is not by his sensibility transmitted to the rest of the man. If our personality were constituted by this actualization of growth, we would act simultaneously with it; but we are not this actualization, but that of the intellectual principle, and that is why we are active simultaneously with this (divine intellectual activity).

MacKenna

9. But when he is out of himself, reason quenched by sickness or by magic arts?

If it be allowed that in this state, resting as it were in a slumber, he remains a Sage, why should he not equally remain happy? No one rules him out of felicity in the hours of sleep; no one counts up that time and so denies that he has been happy all his life.

If they say that, failing consciousness, he is no longer the Sage, then they are no longer reasoning about the Sage: but we do suppose a Sage, and are enquiring whether, as long as he is the Sage, he is in the state of felicity.

“Well, a Sage let him remain,” they say, “still, having no sensation and not expressing his virtue in act, how can he be happy?”

But a man unconscious of his health may be, none the less, healthy: a man may not be aware of his personal attraction, but he remains handsome none the less: if he has no sense of his wisdom, shall he be any the less wise?

It may perhaps be urged that sensation and consciousness are essential to wisdom and that happiness is only wisdom brought to act.

Now, this argument might have weight if prudence, wisdom, were something fetched in from outside: but this is not so: wisdom is, in its essential nature, an Authentic-Existence, or rather is The Authentic-Existent- and this Existent does not perish in one asleep or, to take the particular case presented to us, in the man out of his mind: the Act of this Existent is continuous within him; and is a sleepless activity: the Sage, therefore, even unconscious, is still the Sage in Act.

This activity is screened not from the man entire but merely from one part of him: we have here a parallel to what happens in the activity of the physical or vegetative life in us which is not made known by the sensitive faculty to the rest of the man: if our physical life really constituted the “We,” its Act would be our Act: but, in the fact, this physical life is not the “We”; the “We” is the activity of the Intellectual-Principle so that when the Intellective is in Act we are in Act.