Míguez
4- No nos admiremos de que el fuego sea apagado por el agua, o de que cualquier otra cosa sea destruida por el fuego. Alguna otra cosa trajo al fuego a la existencia y, como no se ha producido por sí mismo, algo también que no es él le destruye. El fuego vino a la existencia por la destrucción de alguna otra cosa, con lo cual, naturalmente, nada tiene de extraño que él mismo sea destruido, porque, además, una cosa nueva surge con la destrucción del fuego. En el cielo incorpóreo todo permanece, en tanto en el nuestro subsiste con vida la totalidad e, igualmente, las partes más preciadas y señeras, pero, bien es verdad también que hay almas que pasan a otro cuerpo y nacen de nuevo con otra apariencia; y, ciertamente, cuando les es posible, eluden el nacimiento y tienden a reunirse con el alma universal 1, porque, en su opinión, lo que es mejor provendría de lo que es peor y alcanzaría la luz por ello. El orden existe porque ha sido traído de alguna parte y, justamente, porque hay orden se da también el desorden, como, porque hay ley y razón, existe la desigualdad y la sinrazón. Y no es que las cosas que son mejores hayan producido las que son peores, sino que las cosas que pretenden lo mejor se muestran incapaces de recibirlo, bien por su naturaleza, bien por un conjunto de circunstancias que les resultan extrañas. El ser incluido en un orden que no le es propio, no lo alcanza por una de estas dos razones: o por motivos que dependen exclusivamente de él, o por causas que atañen a otros seres. Muy a menudo, esos mismos seres le hacen sufrir sin querer, cuando tienden realmente a otro fin bien distinto. Los seres vivos que tienen el poder de moverse a sí mismos, se inclinan unas veces hacia el bien y otras hacia el mal. Quizá no sea justo decir que su inclinación al mal proviene de que busquen el mal, porque al principio esta inclinación es pequeña, yendo luego a más y aumentando consiguientemente el error sufrido. También es cierto que el alma se halla unida al cuerpo y que de esta unión se sigue necesariamente el deseo; un error inicial y momentáneo, que no ha sido corregido inmediatamente, dispone nuestra elección a la caída definitiva. El castigo vendrá después y no es inadecuado que se sufra entonces las consecuencias de tal disposición. No pidamos que les sea concedido el bien a quienes no han hecho nada por merecerlo. Tan sólo los seres buenos son felices; por lo cual también los dioses lo son.
Bouillet
IV. Qu’on ne soit pas étonné que l’eau éteigne le feu, et que le feu détruise lui-même un autre élément; car cet élément a été amené lui-même à l’existence par un autre élément, et il n’est pas étonnant qu’il soit détruit puisqu’il ne s’est pas produit lui-même et qu’il n’a été amené à l’existence que par la destruction d’un autre élément (30). D’ailleurs, au lieu du feu éteint s’allume un autre feu. Dans le ciel incorporel, tout est permanent ; dans le ciel visible, l’ensemble est éternel, ainsi que les parties les plus importantes et les plus belles (31). Les âmes, en passant par divers corps, changent elles–mêmes en prenant telle ou telle forme [en vertu de leur disposition] (32); mais, quand elles le peuvent, elles se tiennent en dehors de la génération, unies à l’Âme universelle. Les corps sont vivants par leur forme et par le tout que chacun d’eux constitue [par son union avec une âme], puisque ce sont des animaux et qu’ils se nourrissent : car la vie est mobile dans le monde sensible, immobile dans le monde intelligible. Il fallait que l’immobilité engendrât le mouvement, que la vie qui se renferme en elle-même produisit une autre vie, que l’être calme projetât une sorte de souffle mobile et agité.
Si les animaux s’attaquent et se détruisent mutuellement, c’est une chose nécessaire, parce qu’ils ne sont pas nés éternels. Ils sont nés parce que la Raison a embrassé toute la matière, et qu’elle possédait en elle–même toutes les choses qui subsistent dans le monde intelligible. D’où seraient-elles venues, sans cela?
Les torts que se font mutuellement les hommes peuvent avoir pour cause le désir du Bien (33). Mais, égarés par l’impuissance où ils se trouvent de l’atteindre, ils se tournent les uns contre les autres. Ils en sont punis par la dépravation qu’introduisent dans leurs âmes de méchantes actions, et après leur mort ils sont envoyés dans un lieu inférieur : car on ne peut se soustraire à l’ordre établi par la Loi de l’univers (34). L’ordre n’existe pas à cause du désordre, ni la loi à cause de l’illégalité, comme quelques-uns le croient; en général, ce n’est pas à cause du pire que le meilleur existe et se manifeste (35). Au contraire, le désordre n’existe qu’à cause de l’ordre, l’illégalité qu’à cause de la loi, la déraison qu’à cause de la raison, parce que I’ordre, la loi et la raison qu’on voit ici-bas ne sont qu’empruntés. Ce n’est pas que le meilleur ait produit le pire, c’est que les choses qui ont besoin de participer au meilleur en sont empêchées, soit par leur nature, soit par accident, soit par quelque autre obstacle (36). En effet, ce qui n’arrive à posséder qu’un ordre emprunté peut en demeurer privé, soit par un défaut inhérent à sa propre nature, soit par un obstacle étranger. Les êtres s’entravent mutuellement sans le vouloir, en poursuivant un autre but. Les animaux dont les actions sont libres inclinent tantôt vers le bien, tantôt vers le mal (37). Sans doute, ils ne commencent pas par incliner vers le mal; mais, dès qu’il y a une déviation légère à l’origine, plus on avance dans la mauvaise voie, plus la faute augmente et devient grave. En outre, l’âme est unie à un corps, et de cette union naît nécessairement la concupiscence. Or, quand une chose nous frappe au premier aspect et à l’improviste, et que nous ne réprimons pas immédiatement le mouvement qui se produit en nous, nous nous laissons entraîner par l’objet vers lequel nous portait notre inclination. Mais la peine suit la faute, et il n’est pas injuste que l’âme qui a contracté telle ou telle nature subisse les conséquences de sa disposition [en passant dans un corps qui lui est conforme] (38). Il ne faut pas réclamer le bonheur pour ceux qui n’ont rien fait pour le mériter. Les bons seuls l’obtiennent ; et c’est pour cela que les dieux en jouissent.
Guthrie
OPPOSITION AMONG INANIMATE BEINGS.
4. We should not be surprised at water extinguishing fire, or at fire destroying some other element. Even this element was introduced to existence by some other element, and it is not surprising that it should be destroyed, since it did not produce itself, and was introduced to existence only by the destruction of some other element (as thought Heraclitus and the Stoics). Besides, the extinguished fire is replaced by another active fire. In the incorporeal heaven, everything is permanent; in the visible heaven, the totality, as well as the more important and the most essential parts, are eternal. The souls, on passing through different bodies, (by virtue of their disposition), themselves change on assuming some particular form; but, when they can do so, they stand outside of generation, remaining united to the universal Soul. The bodies are alive by their form, and by the whole that each of them constitutes (by its union with a soul), since they are animals, and since they nourish themselves; for in the sense-world life is mobile, but in the intelligible world it is immobile. Immobility necessarily begat movement, self-contained life was compelled to produce other life, and calm being naturally exhaled vibrating spirit.
OPPOSITION AMONG ANIMALS.
Mutual struggle and destruction among animals is necessary, because they are not born immortal. Their origin is due to Reason’s embracing all of matter, and because this Reason possessed within itself all the things that subsist in the intelligible World. From what other source would they have arisen?
OPPOSITION AMONG HUMANS.
The mutual wrongs of human beings may however very easily all be caused by the desire of the Good (as had been thought by Democritus). But, having strayed because of their inability to reach Him, they turned against each other. They are punished for it by the degradation these evil actions introduced within their souls, and, after death, they are driven into a lower place, for none can escape the Order established by the Law of the universe (or, the law of Adrastea). Order does not, as some would think, exist because of disorder, nor law on account of lawlessness; in general, it is not the better that exists on account of the worse. On the contrary, disorder exists only on account of order, lawlessness on account of law, irrationality on account of reason, because order, law and reason, such as they are here below, are only imitations (or, borrowings). It is not that the better produced the worse, but that the things which need participation in the better are hindered therefrom, either by their nature, by accident, or by some other obstacle (as Chrysippus thought that evils happen by consequence or concomitance). Indeed, that which succeeds only in acquiring a borrowed order, may easily fail to achieve it, either because of some fault inherent in its own nature, or by some foreign obstacle. Things hinder each other unintentionally, by following different goals. Animals whose actions are free incline sometimes towards good, sometimes towards evil (as the two horses in Plato’s Phaedrus). Doubtless, they do not begin by inclining towards evil; but as soon as there is the least deviation at the origin, the further the advance in the wrong road, the greater and more serious does the divergence become. Besides, the soul is united to a body, and from this union necessarily arises appetite. When something impresses us at first sight, or unexpectedly, and if we do not immediately repress the motion which is produced within us, we allow ourselves to be carried away by the object towards which our inclination drew us. But the punishment follows the fault, and it is not unjust that the soul that has contracted some particular nature should undergo the consequences of her disposition (by passing into a body which conforms thereto). Happiness need not be expected for those who have done nothing to deserve it. The good alone obtain it; and that is why the divinities enjoy it.
MacKenna
4. That water extinguishes fire and fire consumes other things should not astonish us. The thing destroyed derived its being from outside itself: this is no case of a self-originating substance being annihilated by an external; it rose on the ruin of something else, and thus in its own ruin it suffers nothing strange; and for every fire quenched, another is kindled.
In the immaterial heaven every member is unchangeably itself for ever; in the heavens of our universe, while the whole has life eternally and so too all the nobler and lordlier components, the Souls pass from body to body entering into varied forms – and, when it may, a Soul will rise outside of the realm of birth and dwell with the one<one Soul of all. For the embodied lives by virtue of a Form or Idea: individual or partial things exist by virtue of Universals; from these priors they derive their life and maintenance, for life here is a thing of change; only in that prior realm is it unmoving. From that unchangingness, change had to emerge, and from that self-cloistered Life its derivative, this which breathes and stirs, the respiration of the still life of the divine.
The conflict and destruction that reign among living beings are inevitable, since things here are derived, brought into existence because the Divine Reason which contains all of them in the upper Heavens – how could they come here unless they were There? – must outflow over the whole extent of Matter.
Similarly, the very wronging of man by man may be derived from an effort towards the Good; foiled, in their weakness, of their true desire, they turn against each other: still, when they do wrong, they pay the penalty – that of having hurt their Souls by their evil conduct and of degradation to a lower place – for nothing can ever escape what stands decreed in the law of the Universe.
This is not to accept the idea, sometimes urged, that order is an outcome of disorder and law of lawlessness, as if evil were a necessary preliminary to their existence or their manifestation: on the contrary order is the original and enters this sphere as imposed from without: it is because order, law and reason exist that there can be disorder; breach of law and unreason exist because Reason exists – not that these better things are directly the causes of the bad but simply that what ought to absorb the Best is prevented by its own nature, or by some accident, or by foreign interference. An entity which must look outside itself for a law, may be foiled of its purpose by either an internal or an external cause; there will be some flaw in its own nature, or it will be hurt by some alien influence, for often harm follows, unintended, upon the action of others in the pursuit of quite unrelated aims. Such living beings, on the other hand, as have freedom of motion under their own will sometimes take the right turn, sometimes the wrong.
Why the wrong course is followed is scarcely worth enquiring: a slight deviation at the beginning develops with every advance into a continuously wider and graver error – especially since there is the attached body with its inevitable concomitant of desire – and the first step, the hasty movement not previously considered and not immediately corrected, ends by establishing a set habit where there was at first only a fall.
Punishment naturally follows: there is no injustice in a man suffering what belongs to the condition in which he is; nor can we ask to be happy when our actions have not earned us happiness; the good, only, are happy; divine beings are happy only because they are good.
- En el célebre mito del carro alado del Fedro, 246 a-c, Platón hace al alma, como se sabe, semejante a cierta fuerza natural que mantiene unidos un carro y su auriga, sostenidos ambos por alas. El alma, a juicio de Platón, recorre todo el cielo, “revistiendo unas veces una forma y otras otra”.]. Hay en este cielo cuerpos vivos, todos ellos agrupados en especies, de los cuales otros animales recibirán su ser y su alimento: porque la vida que aquí se da es una vida móvil, en tanto la del mundo inteligible es una vida inmóvil. Conviene que el movimiento proceda de la inmovilidad, y que otra vida diferente se origine de la vida que se da en sí misma; esa nueva vida será como un soplo que no permanece quieto, como una respiración de la vida inmóvil.
Por necesidad los animales han de atacarse y destruirse, ya que, al haber nacido, no son eternos. Pero, si han nacido es porque la razón ocupa toda la materia y contiene en sí misma todos los seres, que se dan, igualmente, en el cielo inteligible. Porque, ¿de dónde vendrían esos seres, si no se diesen allí? Los hombres proceden injustamente unos contra otros por causa de su aspiración al bien; incapaces de alcanzarlo, sufren frecuentes extravíos y se vuelven entonces los unos contra los otros. Pero con su falta tienen su castigo: las almas son pervertidas por la acción viciosa y se ordenan en consecuencia a un lugar peor, pues nada escapa a la disposición y a la ley del universo.
El orden no proviene del desorden, ni la ley nace de la desigualdad, como cree cierto filósofo [[Alusión de Plotino a Epicuro.[↩]