gr. Μοῦσα, Mousa. Invocada pelo poeta no começo de um canto, a Musa deve dar a conhecer os acontecimentos do passado. A palavra do poeta tal e como se desenvolve na atividade poética é solidária de duas noções complementares: a Musa e a Memória. Estas duas potências religiosas desenham a configuração geral que confere à Aletheia poética sua significação geral e profunda. (Marcel Detienne)
On peut traduire également « la musique de tout genre » (Bréhier), mais le mouvement de cette première phrase élargit le point de vue ; après la beauté liée au visible, puis à l’audible, il est question de la mousikḗ. Il s’agit de toutes les pratiques qui relèvent des neuf Muses, de la culture au sens général. L’homme mousikós dont parle le traité 20 (I, 3), 1, 20 n’est pas le musicien au sens étroit du terme, mais celui qui aime les arts par opposition à l’amoureux et au philosophe. Un sculpteur, tel Phidias dont parle le traité 31 (V, 8), 1, est un « musicien » au sens grec du terme ; un poète aussi. Un célèbre sarcophage de l’époque de Plotin (vers 250) représente Muses et philosophes (Rome, musée Torlonia) ; comme le note F. Baratte « celui qui fréquente les Muses, le Mousikos aner, obtiendra l’immortalité » (Histoire de l’art, tome 1 : Préhistoire et Antiquité, sous la dir. de A. Schnapp, Paris, Flammarion, 1997, p. 529). (BPPT)
Le latin musica dérive du grec mousikè. Toujours en latin, mousigena signifie « enfant des Muses » qui sont les neuf déesses qui président aux arts. Filles de Zeus et de Mnémosyne, Clio préside à l’art de l’histoire, Euterpe à celui de la danse et Terpischore à celui de la musique (on ne les citera pas toutes). L’étymologie grecque peut encore ici nous instruire. Mousa signifie « muse » mais aussi « science », « chant », « parole », hè mousikè ne désignant pas d’abord l’art strictement musical mais l’ensemble des arts présidés par les muses. Ainsi, hè technè musikè ne désigne pas ce que nous, nous appelons la musique mais l’un des neuf arts se rapportant aux muses. Quant à l’art strictement musical, il ne se dit pas mousikè mais mousikos akousma, ce dernier terme signifiant littéralement « ce qu’on entend ». Un peu en retrait du sens strict de l’emploi sus-cité de l’adjectif mousikôs, l’expression mousikôs anèr ne désigne pas le musicien au sens usuel du mot mais l’homme lettré et cultivé, instruit des arts que président les muses. (Claude Obadia, L’éducation dans la République de Platon : une antinomie politique ?)