2. Reprenons donc, et disons d’abord ce qu’est la beauté dans les corps. C’est une qualité qui devient sensible dès la première impression ; l’âme prononce sur elle avec intelligence ; elle la reconnaît, elle l’accueille et, en quelque manière, s’y ajuste. Mais quand elle reçoit l’impression de la laideur, elle s’agite ; elle la refuse ; elle la repousse comme une chose discordante et qui lui est étrangère. Nous affirmons donc que l’âme, étant ce qu’elle est, et toute proche de l’essence réelle, qui lui est supérieure, se complaît dans le spectacle des êtres de même genre qu’elle ou des traces de ces ces êtres ; tout étonnée de les voir, elle les rapporte à elle ; elle se souvient d’elle-même et de ce qui lui appartient. Quelle ressemblance y-a-t-il donc entre les beautés de là-bas et celles d’ici ? S’il y a ressemblance, qu’elles soient semblable en effet. Mais comment sont-elles, les unes et les autres, des beautés ? C’est, disons-nous, parce qu’elles participent à une idée. Car toute chose privée de forme et destinée à recevoir une forme et une idée reste laide et étrangère à la raison divine, tant qu’elle n’a part ni à une raison ni à une forme ; et c’est là l’absolue laideur. Est laid aussi tout ce qui n’est pas dominé par une forme et par une raison, parce que la matière n’a pas admis complètement l’information par l’idée. Donc l’idée s’approche, et elle ordonne, en les combinant les parties multiples dont un être est fait ; elle les réduits à un tout convergent, et crée l’unité en les accordant entre elles, parce qu’elle-même est une, et parce que l’être informé par elle doit être un autant qu’une chose composée de plusieurs parties peut l’être. La beauté siège donc en cet être, lorsqu’il est ramené à l’unité, et elle se donne à toutes ses parties et à l’ensemble. Mais, lorsqu’elle survient en un être un et homogène, elle donne la même beauté à l’ensemble ; c’est comme si une puissance naturelle, procédant comme l’art, donnait la beauté, dans le premier cas, à une maison tout entière avec ses parties, dans le second cas, à une seule pierre. Ainsi la beauté du corps dérive de sa participation à une raison venue des dieux.
Bréhier: Tratado 1, 2 (I, 6, 2) — Afinidade entre o papel embelezador da Forma e a atividade da alma
- Bréhier: Tratado 13,7 (III, 9, 7) — Primeiro princípio além do movimento e do repouso
- Bréhier: Tratado 13,8 (III, 9, 8) — Ato e Potência
- Bréhier: Tratado 13,9 (III, 9, 9) — O primeiro princípio não pensa
- Bréhier: Tratado 14 (II, 2) – Du mouvement du ciel ou mouvement circulaire
- Bréhier: Tratado 15 (III, 4) – Du démon qui nous a reçus en partage
- Bréhier: Tratado 16 (I, 9) – Du suicide raisonnable
- Bréhier: Tratado 17 (II, 6) – De la qualité et de la forme
- Bréhier: Tratado 20 (I, 3) — De la dialectique
- Bréhier: Tratado 24 (V, 6) – Ce qui est au-delà de l’être ne pense pas.
- Bréhier: Tratado 25 (II, 5) – Que veut dire en puissance et en acte ?