La description de la pénétration dans un lieu saint est plus qu’une simple comparaison : toute l’ambiance du chapitre est religieuse et relève de ce que l’on nomme le « mysticisme » de Plotin. Les traités 9 (VI, 9), 11, 26 et 38 (VI, 7), 35, 7 décrivent également la rencontre du Bien selon le vocabulaire d’un culte où l’homme accède au « saint des saints », là où la présence divine est la plus forte. Le traité 27 (IV, 3) désigne le monde intelligible comme un « lieu saint » (ligne 32) : d’une façon plus générale, chez Plotin, à la différence des théologiens chrétiens, le travail de la philosophie n’est pas au service des dogmes d’une religion déterminée (historiquement révélée), mais au contraire le lexique religieux et mythologique sert à décrire une expérience spirituelle qui est au cœur de la philosophie elle-même. La prière est ainsi une tension de l’âme qui cherche à s’unir intuitivement à la vie de l’Intellect divin en s’y confondant et non pas une action de grâce ou une demande dans une relation de différence avec le dieu, voir J. Laurent, « La prière selon Plotin ». Plotino – Tratado 1 (I,6) – Sobre o belo (estrutura)