DUMONT (1993:645-646) – DEFINIÇÃO DE CETICISMO

Il est nécessaire de commencer par l’examen critique de notre faculté de connaître . Car s’il se faisait que notre nature fût telle que nous ne puissions rien connaître, il ne servirait de rien de faire porter la recherche sur les autres choses. Il y a eu dans l’Antiquité des philosophes pour soutenir un tel propos et Aristote les a combattus . Le plus vigoureux représentant de cette thèse fut Pyrrhon d’Élis qui personnellement ne nous a pas laissé d’écrits. Mais Timon, son élève, dit que celui qui veut jouir du bonheur doit considérer ces trois points. Premièrement : quelle est la véritable nature des choses ? Deuxièmement : quelle doit être la disposition de notre âme relativement à elles ? Enfin : que résultera-t-il pour nous de cette disposition ? Puisque, déclare-t-il, les choses ne manifestent aucune différence entre elles et échappent également à la certitude et au jugement, ni les sensations ni les opinions ne peuvent ni nous révéler la vérité ni nous tromper . C’est pourquoi il ne nous faut pas leur accorder crédit, mais demeurer sans opinions, sans penchants et sans nous laisser ébranler, nous bornant à dire de chaque chose qu’elle n’est pas plus ceci qu’elle n’est cela , qu’elle est et en même temps qu’elle n’est pas, ou bien ni qu’elle est, ni qu’elle n’est pas. Pour peu que nous connaissions ces dispositions, nous connaîtrons, dit Timon, d’abord l’aphasie , puis l’ataraxie et, dit Ænésidème, le plaisir. Telles sont les principales têtes de chapitre de leur philosophie.

Eusèbe de Cesarée. Préparation évangélique, XIV, 18, trad. J.-P. Dumont, in Le Scepticisme et le phénomène, Vrin, Paris, 1985.

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