Plotino – Tratado 48,5 (III, 3, 5) — O estatuto da providência

Míguez

5- Así pues, desde el principio al fin la providencia proviene de lo alto. Y es igual, no porque haya hecho donaciones numéricamente iguales, sino porque las ha repartido proporcionadamente por todo el universo. Ocurre aquí como con el animal, donde todo está enlazado desde el principio al fin; cada parte de él tiene, sin embargo, su función propia, y así la que es mejor realiza también lo mejor, en tanto que la que es peor realiza cosas inferiores: pero el animal mismo actúa y sufre todo cuanto a él corresponde y según su disposición respecto a los demás seres. Se le golpea, por ejemplo, y lanza un grito; no obstante, todo el resto de su cuerpo sufre silenciosamente y se mueve a tenor del golpe. He aquí, por tanto, que de todos los sonidos, de todas las pasiones y actos del animad se concluye algo que es su voz única, su característica animal y su misma vida. Porque sus distintos órganos tienen también distintas funciones: los pies, por ejemplo, obran de una manera, los ojos de otra, y de un modo asimismo diferente la inteligencia y la razón.

De todas estas cosas surge una sola y única providencia. Si empezamos por las cosas inferiores la llamaremos el destino, pero si la vemos desde lo alto, diremos que es sólo providencia. Todas las cosas que se dan en el mundo inteligible son o razón o algo superior a la razón; esto es, inteligencia y alma puras. Todo lo que viene de lo alto es providencia, esto es, todo lo que hay en el alma pura y lodo lo que viene del alma a los animales. En su descenso la razón se divide y ya sus partes no son iguales: de ahí que no produzcan seres iguales, como tampoco en cada animal particular.

Siguen después las acciones de los seres ,que se muestran conformes con la providencia si los seres actúan de una manera grata a los dioses; porque la ley de la providencia es amada de los dioses. Estas acciones quedan, pues, enlazadas a todo lo demás y no se deben a la providencia; serán, por tanto. acciones de los hombres o de otros seres cualesquiera, vivos o animados. Si de ellas resulta alguna utilidad, de nuevo las recibe la providencia, haciendo triunfar así la virtud en todas partes, cambiando y enderezando las almas para la corrección de sus faltas. En un animal, por ejemplo, la salud viene dada por la providencia, y si se produce en él un corte o una herida cualquiera, la razón seminal que gobierna al animal acerca y anuda de nuevo sus partes, tratando de mejorar la parte enferma.

De modo que los males son consecuencias, pero consecuencias que se siguen necesariamente; porque nosotros somos su causa cuando no nos vemos forzados por la providencia, sino que reunimos nuestros actos con los de ella e, igualmente, con los que derivan de ella; así, por ejemplo, cuando no podemos enlazar las consecuencias de nuestros actos con la voluntad de la providencia y obramos según nosotros mismos o según otra parte del universo, sin tener en cuenta para nada la acción de la providencia o sufriendo en nosotros la acción de aquella parte. Porque un mismo objeto no produce la misma impresión en todos, sino que actúa de una manera en unos y de otra manera en otros: la belleza de Helena no producía el mismo efecto en Paris que en Idomeneo, y de igual modo el hombre desenfrenado actúa de manera distinta sobre otro de su carácter que el hombre bueno sobre otro análogo. El hombre hermoso, que es a la vez prudente, actúa también de diferente modo sobre un hombre semejante a él que sobre otro desenfrenado. La acción que realiza el hombre desenfrenado, no sólo no es hecha por la providencia, sino que no está de acuerdo con ella; la acción del hombre prudente no es, desde luego, obra de la providencia, puesto que procede de él; con todo, está de acuerdo con ella. Se trata de una concordancia con la razón, como la que uno realiza para procurarse la salud siguiendo los consejos del médico. Este los da, tanto para el hombre sano como para el hombre enfermo, siempre a tenor de su arte; ahora bien, el que actúa contra la salud no sólo actúa por sí mismo, sino también contra la providencia del médico.

Bouillet

[5] La Providence descend donc du commencement à la fin, en communiquant ses dons, non d’après la loi d’une égalité numérique, mais d’après celle d’une égalité de proportion, variant ses oeuvres selon les lieux. De même, tout est lié dans l’organisation d’un animal, du principe à la fin : chaque membre a sa fonction propre, fonction supérieure ou inférieure, selon le rang qu’il occupe lui-même ; il a aussi ses passions propres, passions qui sont en harmonie avec sa nature et avec la place qu’il tient dans l’ensemble. Ainsi, qu’un organe soit frappé : si c’est l’organe vocal, il rend un son ; si c’est un autre organe, il pâtit en silence, ou exécute un mouvement qui est la conséquence de cette passion ; or, tous les sons, toutes les passions, toutes les actions forment dans l’animal l’unité de son, de vie, d’existence (22). Les parties, étant diverses, ont des rôles divers : c’est ainsi que les pieds, les yeux, la raison discursive et l’intelligence ont des fonctions différentes. Mais toutes choses forment une unité, se rapportent à une seule Providence, en sorte que le Destin gouverne ce qui est en bas et que la Providence règne seule dans ce qui est en haut. En effet, tout ce qui se trouve dans le monde intelligible est ou raison, ou principe supérieur à la raison, savoir Intelligence et Âme pure. Ce qui en provient constitue la Providence, en tant qu’il en provient, qu’il est dans l’Âme pure et qu’il passe ensuite dans les animaux. De là naît la Raison [universelle] qui, étant distribuée en parts inégales, produit des choses inégales, comme le sont les membres d’un animal. A la Providence se rattachent comme conséquences les actions de l’homme dont les oeuvres sont agréables à Dieu : car tout ce qui implique une raison providentielle est agréable à la Divinité (23). Toutes les actions de cette espèce sont liées [au plan de la Providence] : elles ne sont pas faites par la Providence ; mais, quand l’homme ou un autre être, soit animé, soit inanimé, produit quelques actes, ceux-ci, s’ils ont quelque chose de bon, entrent dans le plan de la Providence, qui donne partout l’avantage à la vertu, redresse et corrige les erreurs (24). C’est ainsi que chaque animal maintient la santé de son corps par l’espèce de providence qui est en lui : survient-il une coupure, une blessure, aussitôt la raison [séminale] qui administre le corps de cet animal rapproche et cicatrise les chairs, rétablit la santé et rend leur force aux organes qui ont souffert.

Il suit de là que les maux sont des conséquences [de nos actions] : ils en constituent les effets nécessaires, non que nous soyons entraînés par la Providence, mais en ce sens que nous obéissons à uni entraînement dont le principe est en nous-mêmes. Nous essayons bien alors de rattacher nous-mêmes nos actes au plan de la Providence, mais nous ne pouvons en rendre les conséquences conformes à sa volonté ; nos actes sont alors conformes soit à notre volonté, soit à quelque autre des choses qui sont dans l’univers, laquelle, en agissant sur nous, ne produit pas en nous une affection conforme aux intentions de la Providence. En effet, la même cause n’agit pas de la même manière sur des êtres divers, mais les effets éprouvés par chacun sont différents, comme l’est leur nature : ainsi, Hélène fait éprouver des émotions diverses à Pâris et à Idoménée (25). De même, l’homme beau produit sur l’homme beau un autre effet que l’homme intempérant sur l’homme intempérant; l’homme beau et tempérant agit autrement sur l’homme beau et tempérant que sur l’intempérant et que l’intempérant sur lui-même. L’action faite par l’homme intempérant n’est faite ni par la Providence, ni selon la Providence (26). L’action faite par l’homme tempérant n’est pas faite non plus par la Providence, puisque c’est lui-même qui la fait, mais elle est selon la Providence, parce qu’elle est conforme à la Raison [de l’univers]. Ainsi, quand un homme fait une chose qui est bonne pour sa santé, c’est lui-même qui fait cette chose, mais il la fait selon la raison du médecin : car c’est le médecin qui lui enseigne, en vertu de son art, quelles sont les choses salubres et les choses insalubres ; mais quand un homme fait une chose nuisible à sa santé, c’est lui-même qui la fait, et il la fait contre la providence du médecin.

Bréhier

5. Ainsi, du début à la fin de la période, la providence nous vient d’en haut ; elle est égale, non parce qu’elle fait à tous des dons numériquement égaux, mais parce qu’elle les proportionne aux diverses régions de l’univers. De même, dans un animal, tout est lié du commencement à la fin ; mais chaque partie a sa fonction propre ; la plus noble fait l’acte le meilleur ; la plus basse a une fonction inférieure ; et l’animal lui même agit et pâtit de la manière qui lui est propre selon ce qu’il est et selon sa place dans le reste des êtres. Frappez-le, il pousse un cri ; mais le reste du corps pâtit en silence, et il exécute les mouvements qui sont la conséquence de cette passion ; tous les sons réunis font un chant ; ainsi de toutes les passions et de tous les actes de l’animal, se compose le chant de l’être vivant, qui est sa vie et sa conduite. Les différents organes ont une fonction différente ; les pieds et les yeux, la réflexion et l’intelligence agissent chacun à leur façon.

De toutes les choses se forme un être unique ; et il n’y a qu’une seule providence ; à commencer par les choses inférieures, elle est d’abord le destin ; en haut, elle n’est que providence. Tout, dans le monde intelligible, est ou bien raison, ou même, au-dessus de la raison, intelligence et âme pure. Tout ce qui descend de là-haut est providence, c’est-à-dire tout ce qui est dans l’âme pure, et tout ce qui vient de l’âme aux animaux. En descendant, la raison se partage ; ses parties ne sont pas égales ; elles ne produisent donc pas des êtres égaux, pas plus que les parties de la raison séminale dans un animal particulier. Puis viennent les actions des êtres ; ces actions sont conformes à la providence, quand les êtres agissent d’une manière agréable aux dieux (car la loi de la providence est aimée des dieux). Donc ces actes sont liés au reste ; ils ne sont pas l’oeuvre de la providence ; ils ont pour auteurs soit des hommes, soit des êtres quelconques, vivants ou inanimés, mais, dès qu’il en résulte quelque bien, la providence les en;lobe, de manière à faire triompher partout le mérite, à changer les âmes et à corriger les fautes. C’est ainsi que, dans le corps d’un animal, la santé est un don de la providence qui veille sur lui ; survient-il une coupure ou une blessure quelconque, immédiatement la raison séminale qui administre le corps de cet animal rapproche et réunit les bords de la plaie, et guérit ou améliore la partie malade.

Ainsi les maux sont des conséquences, mais des conséquences nécessaires ; ils viennent de nous lorsque, sans y être du tout contraints par la providence, nous ajoutons spontanément nos actes aux œuvres de la providence et à celles qui dérivent d’elle ; il y a mal, lorsque nous sommes incapables de lier la suite de nos actes selon la volonté de la providence, et que nous agissons à notre gré ou au gré de quelque autre partie de l’univers, en ne suivant pas la providence ou en subissant en nous l’action de cette partie. Car un objet perçu ne produit pas la même impression chez tous ; le même objet agit diversement sur des personnes différentes ; la beauté d’Hélène n’impressionnait pas de la même manière Pâris et Idoménée. L’homme intempérant qui rencontre son semblable produit sur lui un autre effet que l’honnête homme sur un autre honnête homme ; la beauté d’un homme réservé ne produit pas le même effet sur l’homme semblable à lui que sur un débauché ; et celui-ci reçoit, du débauché, une impression encore différente. L’action faite par l’intempérant n’est pas plus conforme à la providence qu’elle n’est faite par la providence ;1’action de l’homme réservé n’est pas non plus accomplie par la providence, puisqu’elle est faite par lui ; mais elle est conforme à la providence ; car elle s’accorde avec la raison. C’est de la même façon que les pratiques d’hygiène que l’on suit sont conformes aux prescriptions du médecin ; le médecin les donne d’après son art, aussi bien pour l’état de santé que pour la maladie ; mais, si vous faites des actes contraires à l’hygiène, non seulement c’est vous qui en êtes les auteurs, mais vous agissez contre la providence du médecin.

Guthrie

THIS PROVIDENCE IS THE NORMATIVE. CURATIVE, SANATIVE ELEMENT OF LIFE.

5. From first to last Providence descends from on high, communicating its gifts not according to the law of an equality that would be numeric, but proportionate, varying its operations according to locality (or occasion). So, in the organization of an animal, from beginning to end, everything is related; every member has its peculiar function, superior or inferior, according to the rank it occupies; it has also its peculiar passions, passions which are in harmony with its nature, and the place it occupies in the system of things. So, for instance, a blow excites responses that differ according to the organ that received it; the vocal organ will produce a sound; another organ will suffer in silence, or execute a movement resultant from that passion; now, all sounds, actions and passions form in the animal the unity of sound, life and existence. The parts, being various, play different roles; thus there are differing functions for the feet, the eyes, discursive reason, and intelligence. But all things form one unity, relating to a single Providence, so that destiny governs what is below, and providence reigns alone in what is on high. In fact, all that lies in the intelligible world is either rational or super-rational, namely: Intelligence and pure Soul. What derives therefrom constitutes Providence, as far as it derives therefrom, as it is in pure Soul, and thence passes into the animals. Thence arises (universal) Reason, which, being distributed in unequal parts, produces things unequal, such as the members of an animal. As consequences from Providence are derived the human deeds which are agreeable to the divinity. All such actions are related (to the plan of Providence) ; they are not done by Providence; but when a man, or another animate or inanimate being performs some deeds, these, if there be any good in them, enter into the plan of Providence, which everywhere establishes virtue, and amends or corrects errors. Thus does every animal maintain its bodily health by the kind of providence within him; on the occasion of a cut or wound the “seminal reason” which administers the body of this animal immediately draws (the tissues) together, and forms scars over the flesh, re-establishes health, and invigorates the members that have suffered.

THE PLANS OF PROVIDENCE LIKENED TO THE FOREKNOWLEDGE OF A PHYSICIAN.

Consequently, our evils are the consequences (of our actions); they are its necessary effects, not that we are carried away by Providence, but in the sense that we obey an impulsion whose principle is in ourselves. We ourselves then indeed try to reattach our acts to the plan of Providence, but we cannot conform their consequences to its will; our acts, therefore, conform either to our will, or to other things in the universe, which, acting on us, do not produce in us an affection conformed to the intentions of Providence. In fact, the same cause does not act identically on different beings, for the effects experienced by each differ according to their nature. Thus Helena causes emotions in Paris which differ from those of Idu-meneus. Likewise, the handsome man produces on a handsome man an effect different from that of the intemperate man on the intemperate; the handsome and temperate man acts differently on the handsome and temperate man than on the intemperate; and than the intemperate on himself. The deed done by the intemperate man is done neither by Providence, nor according to Providence. Neither is the deed done by the temperate man done by Providence; since he does it himself; but it conforms to Providence, because it conforms to the Reason (of the universe). Thus, when a man has done something good for his health, it is he himself who has done it, but he thereby conforms to the reason of the physician; for it is the physician who teaches him, by means of his art, what things are healthy or unhealthy; but when a man has done something injurious to his health, it is he himself who has done it, and he does it against the providence of the physician.

MacKenna

5. There is, then a Providence, which permeates the Kosmos from first to last, not everywhere equal, as in a numerical distribution, but proportioned, differing, according to the grades of place – just as in some one animal, linked from first to last, each member has its own function, the nobler organ the higher activity while others successively concern the lower degrees of the life, each part acting of itself, and experiencing what belongs to its own nature and what comes from its relation with every other. Strike, and what is designed for utterance gives forth the appropriate volume of sound while other parts take the blow in silence but react in their own especial movement; the total of all the utterance and action and receptivity constitutes what we may call the personal voice, life and history of the living form. The parts, distinct in Kind, have distinct functions: the feet have their work and the eyes theirs; the understanding serves to one end, the Intellectual Principle to another.

But all sums to a unity, a comprehensive Providence. From the inferior grade downwards is Fate: the upper is Providence alone: for in the Intellectual Kosmos all is Reason-Principle or its Priors-Divine Mind and unmingled Soul-and immediately upon these follows Providence which rises from Divine Mind, is the content of the Unmingled Soul, and, through this Soul, is communicated to the Sphere of living things.

This Reason-Principle comes as a thing of unequal parts, and therefore its creations are unequal, as, for example, the several members of one Living Being. But after this allotment of rank and function, all act consonant with the will of the gods keeps the sequence and is included under the providential government, for the Reason-Principle of providence is god-serving.

All such right-doing, then, is linked to Providence; but it is not therefore performed by it: men or other agents, living or lifeless, are causes of certain things happening, and any good that may result is taken up again by Providence. In the total, then, the right rules and what has happened amiss is transformed and corrected. Thus, to take an example from a single body, the Providence of a living organism implies its health; let it be gashed or otherwise wounded, and that Reason-Principle which governs it sets to work to draw it together, knit it anew, heal it, and put the affected part to rights.

In sum, evil belongs to the sequence of things, but it comes from necessity. It originates in ourselves; it has its causes no doubt, but we are not, therefore, forced to it by Providence: some of these causes we adapt to the operation of Providence and of its subordinates, but with others we fail to make the connection; the act instead of being ranged under the will of Providence consults the desire of the agent alone or of some other element in the Universe, something which is either itself at variance with Providence or has set up some such state of variance in ourselves.

The one circumstance does not produce the same result wherever it acts; the normal operation will be modified from case to case: Helen’s beauty told very differently on Paris and on Idomeneus; bring together two handsome people of loose character and two living honourably and the resulting conduct is very different; a good man meeting a libertine exhibits a distinct phase of his nature and, similarly, the dissolute answer to the society of their betters.

The act of the libertine is not done by Providence or in accordance with Providence; neither is the action of the good done by Providence – it is done by the man – but it is done in accordance with Providence, for it is an act consonant with the Reason-Principle. Thus a patient following his treatment is himself an agent and yet is acting in accordance with the doctor’s method inspired by the art concerned with the causes of health and sickness: what one does against the laws of health is one’s act, but an act conflicting with the Providence of medicine.