exousia

gr. ἐλευθερία, eleutheria = liberdade. A falta de liberdade se dá por uma deficiência de conhecimento (Platão, Lisis). Gandillac afirma, segundo Plotino, o grego ἐξουσία, exousia como liberdade tanto aquela do Uno quanto das almas singulares, mais afirmada que demonstrada.


Il s’agit de la première apparition du terme ta autexoúsion dans le traité. Nous avons choisi de traduire ce terme par « libre disposition de soi » pour restituer à la fois l’idée de pouvoir et d’indépendance que ce terme implique en grec, mais aussi son caractère réflexif. Sur l’histoire de ce terme, voir la note de G. Leroux ad locum et l’article, cité par lui, de M. Haarl, « Problèmes posés par l’histoire du mot tò autéxousion, liberté stoïcienne et liberté chrétienne ». Comme l’expression tò eph’ hēmîn, « ce qui dépend de nous », l’autexoúsion se situe au croisement des traditions péripatéticienne et stoïcienne. Par exemple, Alexandre le met en rapport avec le tò eph’ hēmîn : « “ce qui dépend de nous” signifie la libre disposition de soi (tò autéxousion) » (182, 24, Bruns) (notons cependant que le terme autéxousion n’apparaît que trois fois dans le Traité du destin). Par ailleurs, l’usage stoïcien du terme constitue également une source plausible de l’usage plotinien. Le terme remonte à Chrysippe (même si, là encore, on ne trouve que trois références qui soient rapportées à Chrysippe : dans SVF II, 975, 5 ; et 990, 5 et 6), et on le retrouve dans les Entretiens d’Épictète (où il est employé à cinq reprises). Il est cependant tout à fait remarquable que ce terme soit de loin le plus souvent employé avant Plotin dans des cadres qui débordent les écoles philosophiques grecques stricto sensu. On trouve en effet, si l’on se fie au TLG, ce terme employé par exemple chez Philon (où il apparaît 14 fois, et toujours pour qualifier la liberté divine) ; chez Clément de Rome (15 occurrences) ; Clément d’Alexandrie (15 occurrences) ; chez Origène (78 occurrences) ainsi que dans le Corpus Hermeticum (4 occurrences). Voir aussi sur cette notion dans le traité 27 (IV, 3), la note 334 de L. Brisson, et dans le traité 10 (V, 1), la note 4 de F. Fronterotta. (->art5394)


La thèse proprement plotinienne concernant la libre disposition de soi apparaît ici avec toute sa netteté : seule l’activité de l’intellect, absolument détachée des sollicitations du corps, rend l’individu totalement libre. On retrouve un mouvement d’argumentation qui est classique dans les traités : après avoir travaillé sur la signification des concepts de tò eph’ hēmîn et d’autexoúsion au niveau du sensible et de l’action extérieure, et après avoir sollicité le sens que prennent ces expressions dans d’autres traditions (à savoir ici stoïcienne et péripatéticienne), Plotin dégage sa propre approche conceptuelle de ces termes en les « élevant » (anágontes, l. 22) au niveau de l’intelligible. (->art5394)


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